Jorge Coscia, qui occupe les fonctions de Secrétaire d'Etat à la Culture au niveau fédéral (Presidencia de la Nación, comme disent les Argentins) est un homme à la longue carrière dans le secteur culturel, et qui plus est, il est doté du physique de l'emploi (cheveu en bataille, lunettes cerclées et généreuse barbe poivre et sel).
Avant d'être appelé à ces hautes fonctions par la Présidente, il était le directeur de l'INCAA, l'institut argentin du cinéma et des arts audiovisuels. C'est donc un professionnel reconnu et autorisé qui sort cette année un livre, intitulé La encrucijada del Bicentenario, chez Ediciones Continente, qu'il présentera lui-même demain à la grande librairie El Ateneo-Grand Splendid de l'avenue Santa Fe (n° 1870), haut-lieu du livre à Buenos Aires dans un ancien théâtre à l'italiennne, d'où émettait une radio historique des années 20, Radio Splendid... Le livre a déjà fait l'objet d'une présentation en avril, lors de la Feria del Libro.
L'ouvrage rassemble différents documents et essais sur les célébrations et les débats d'idées auxquelles l'année dernière a donné lieu le bicentenaire de la Revolución de Mayo, le grand événement historique fondateur de l'Argentine et de son identité (voir mes articles à ce sujet en cliquant sur le mot-clé Bicentenaire dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search, ci-dessus).
L'ouvrage, qui est la troisième partie d'une trilogie liant culture, histoire et analyse politique des problématiques de l'Argentine actuelle, prend naturellement part et partie dans le débat actuel, qui fait rage, quant au bien-fondé (ou non) la politique menée par le Gouvernement national sortant dans tous ces domaines, un gouvernement qui développe peu à peu et sur le terrain une ligne post-péroniste, très culturelle et très droits de l'homme, à laquelle de nombreux citoyens, très peu liés eux-mêmes au péronisme historique, adhèrent massivement et qu'on désigne aujourd'hui de plus en plus distinctement sous l'appellation de kirchnerismo, du nom du précédent Président et défunt époux de l'actuelle chef d'Etat, Néstor Kirchner, qui opéra ce virage politique, cet aggiornamiento que son épouse est en train de stabiliser, avec son entourage composé de personnalités marquantes comme, entre autres, Amado Boudou, à l'Economie (son futur Vice Président), et Jorge Coscia, qui tient donc le marocain de la Culture. Des personnalités qui pour l'heure s'en prennent plein la figure de la part d'une opposition très diversifiée, qui va de la droite ultra-libérale à la gauche marxisante et/ou anarchiste, en passant par un certain centre représenté aujourd'hui par des groupes en perte de vitesse comme l'UCR ou la Coalición Cívica, qui viennent de faire des scores épouvantables aux élections primaires de la semaine passée.
A l'occasion de cette nouvelle présentation du livre, le cinéaste et ministre donne une interview à Página/12, que je vous invite à aller lire dans le texte, puisque mon agenda ne me laisse pas le temps de vous en présenter des extraits traduits comme à mon habitude. En bas de la Colonne de droite de ce blog, vous trouverez donc un lien vers le traducteur automatique Reverso qui suppléera à mes carences et vous aidera à saisir les positions défendues par Jorge Coscia. Des illustrations seront disponibles dans cet article lorsque je retouverai ma configuration de travail ordinaire.
Pour aller plus loin :
lire la dépêche de Telam sur la présentation à la Feria del Libro 2011
visiter le site Internet du groupe ILHSA, Tematika, l'une des plus riches librairies en ligne d'Argentine