Juan Enrique Farías Gómez, dit El Chango (le môme), vient de s'éteindre dans une clinique de Buenos Aires des suites d'un cancer, à l'âge de 74 ans.
Ce musicien hors pair est, avec des gens d'illustre mémoire comme Ataualpa Yupanqui, Mercedes Sosa ou Ariel Ramírez, de ceux qui ont su sortir le folclore argentin du réduit pittoresque et anecdotique auquel les gouvernements pro-Etats-Unis auraient bien voulu le reléguer. Il compte parmi ceux qui ont voulu et ont su en faire un vecteur de l'élaboration de la culture argentine qu'on appelle intérieure. En fait la culture populaire des zones rurales, par opposition aux grandes villes et notamment Buenos Aires, qui, elles, s'appuient sur le tango et la murga, ainsi que secondairement sur le rock nacional et le jazz, tout aussi nacional, pour se construire dans ces dimensions identitaires.
C'est donc un grand artiste que pleure l'Argentine aujourd'hui et je regrette d'avoir tant et tant de choses à faire aujourd'hui car cela m'empêche de rédiger le long article auquel il aurait eu droit si je me trouvais à Paris.
Farías était né dans le quartier de San Telmo, le 19 décemvre 1937, et y avait passé la plus grosse partie de son enfance à Buenos Aires. Au retour de la Démocratie, il avait pris part à la vie politique de son pays, il avait été notamment parlementaire de la Legislatura Porteña de 2003 à 2007, sous la gestion municipale de Jorge Telerman et le mandat national de Néstor Kirchner.
En ce jour de chagrin pour sa disparition, le mieux est d'aller visiter son site Internet (musique dès la page d'accueil), même si ce site n'est pas à jour (ils le sont rarement en Argentine).
La nouvelle est tombée il y a à peine une heure, au moment où je mets moi-même en ligne cet article et cette information, je l'ai tout d'abord apprise de la poète et chanteuse Marcela Bublik qui l'avait vu sur scène, il y a quelques semaines encore. Malgré l'infirmité due à la maladie, il avait ébloui le public.. Les journaux sont encore discrets en cette fin de matinée, tous n'ont pas encore sorti les nécrologies d'usage. Ce sera une autre affaire demain, quand se tiendra la veillée funéraire et qu'auront très certainement lieu les obsèques...
Pour aller plus loin :
(demain 25 août, vous consulterez les grands quotidiens dont vous avez le lien dans la rubrique Actu de la Colonne de droite).