Mardi dernier, l'ONG Abuelas de Plaza de Mayo a solennisé selon la coutume une nouvelle identification d'un petit-enfant recherché depuis la Dictature. Le jeune homme a 34 ans, il retrouve son identité de naissance comme Pablo Javier Gaona Miranda après avoir été confié à l'âge d'un peu plus d'un mois, par un colonel, devenu son parrain, à un couple qui ne lui avait pas caché qu'il était adopté mais lui avait dit être allé le chercher dans la Province de Missiones. Au début des années 2000, le jeune homme commença à avoir des doutes sur la véracité de ce qu'on lui avait raconté et finit par poser la question à sa mère adoptive qui lui avoua la vérité.
En juin dernier, il s'est présenté volontairement au siège de Abuelas pour entamer les démarches de recherche de son identité. Il s'est prêté aux tests ADN qui ont révélé que son père et sa mère sont deux disparus dont on n'a toujours pas pu retrouver les corps : Ricardo Gaona Paiva et María Rosa Miranda. Lui était paraguayen et elle était argentine. Ils militaient tous les deux dans les rangs de la révolution péroniste. Leur fils est né le 13 avril 1978 à Buenos Aires. Peu de temps après, ses parents déménagèrent pour aller chez les parents de Ricardo, eux-mêmes installés en Argentine et on ne les revit plus.
La grand-mère paternelle est toujours vivante et il a fallu la ménager beaucoup pour lui annoncer l'heureuse nouvelle de la découverte d'un petit-fils qu'elle cherchait depuis si longtemps. Cette vieille dame fait partie de celles qui ont osé porter plainte à la disparition des leurs, ces dames qui furent parfois chiliennes, paraguayennes, péruviennes ou uruguayennes...
Le jeune beaucoup trop ému par la conclusion d'une longue quête secrète puis officielle, de 2001 à 2012, n'a pas voulu paraître à la conférence de presse tenue par Abuelas. L'un de ses oncles était autour de la table avec Estela de Carlotto et Rosa Roisinblit, respectivement présidente et vice-présidente du mouvement.
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