Photo authentique ou cliché photoshopé ? |
Les
20 et 21 juillet, Christine Lagarde est attendue à Buenos Aires pour
une réunion avec le gouvernement autour du prêt que le FMI vient
d'accorder à l'Argentine sous des conditions draconiennes dont la
presse a révélé une bonne partie la semaine dernière.
Elle
avait récemment appelé l'ensemble de la nation argentine à adhérer
à la politique de rigueur qui sera mise en place (c'est déjà fait)
pour satisfaire aux exigences systématiquement destructrices du
Fonds monétaire.
Elle
vient de recevoir la réponse de la société civile argentine :
non, c'est non. Hormis les membres du gouvernement et une partie de
sa majorité, personne ne reconnaît la légitimité du prêt et du
recours au FMI. Dans une lettre qui lui a été adressée, un
collectif de partis d'opposition, de syndicats, d'organismes
culturels, de personnalités analyse le caractère
anticonstitutionnel de l'accord signé par le gouvernement puisque la
charte fondamentale prévoit en son article 75, en son alinéa 4,
qu'il appartient au Congrès d'« engager
les emprunts sur le crédit de la Nation »
(or le Congrès a demandé et n'a pas obtenu de pouvoir connaître les
conditions du prêt avant sa signature - quant à en débattre !) et en son alinéa 7, que le
Congrès « détermine
le paiement de la dette intérieure et extérieure de la Nation ».
Voilà
qui est dit !
La
lettre rappelle que l'opposition politique forme la majorité
parlementaire et que le président en fonction avait promis lors de
sa campagne électorale qu'il ne ferait jamais appel au FMI (qui a
une réputation épouvantable en Argentine et ailleurs aussi).
Página/12
en fait sa une et reproduit la lettre in extenso (toutefois, on
observe que parmi les signatures individuelles, on en trouve beaucoup
en double, sans que je puisse savoir si c'est un manque de rigueur du
journal ou des organisateurs de la pétition ou une tactique
grossière pour grossir artificiellement le poids de la missive).
Des
autres quotidiens, La Nación est le seul journal qui parle de cette
lettre ouverte à Christine Lagarde.
Pour
aller plus loin :
lire
l'analyse de Página/12 sur la signification de cette lettre qui
fédère tant de signataires
lire
l'article de La Nación
Ajout du 18 juillet 2018 :
lire cet article de Página/12 sur les personnalités qui rejoignent la pétition
Ajout du 18 juillet 2018 :
lire cet article de Página/12 sur les personnalités qui rejoignent la pétition