mardi 17 juillet 2018

Hors du gouvernement, point d'accord [Actu]

Photo authentique ou cliché photoshopé ?

Les 20 et 21 juillet, Christine Lagarde est attendue à Buenos Aires pour une réunion avec le gouvernement autour du prêt que le FMI vient d'accorder à l'Argentine sous des conditions draconiennes dont la presse a révélé une bonne partie la semaine dernière.

Elle avait récemment appelé l'ensemble de la nation argentine à adhérer à la politique de rigueur qui sera mise en place (c'est déjà fait) pour satisfaire aux exigences systématiquement destructrices du Fonds monétaire.

Elle vient de recevoir la réponse de la société civile argentine : non, c'est non. Hormis les membres du gouvernement et une partie de sa majorité, personne ne reconnaît la légitimité du prêt et du recours au FMI. Dans une lettre qui lui a été adressée, un collectif de partis d'opposition, de syndicats, d'organismes culturels, de personnalités analyse le caractère anticonstitutionnel de l'accord signé par le gouvernement puisque la charte fondamentale prévoit en son article 75, en son alinéa 4, qu'il appartient au Congrès d'« engager les emprunts sur le crédit de la Nation » (or le Congrès a demandé et n'a pas obtenu de pouvoir connaître les conditions du prêt avant sa signature - quant à en débattre !) et en son alinéa 7, que le Congrès « détermine le paiement de la dette intérieure et extérieure de la Nation ».
Voilà qui est dit !

La lettre rappelle que l'opposition politique forme la majorité parlementaire et que le président en fonction avait promis lors de sa campagne électorale qu'il ne ferait jamais appel au FMI (qui a une réputation épouvantable en Argentine et ailleurs aussi).

Página/12 en fait sa une et reproduit la lettre in extenso (toutefois, on observe que parmi les signatures individuelles, on en trouve beaucoup en double, sans que je puisse savoir si c'est un manque de rigueur du journal ou des organisateurs de la pétition ou une tactique grossière pour grossir artificiellement le poids de la missive).

Des autres quotidiens, La Nación est le seul journal qui parle de cette lettre ouverte à Christine Lagarde.

Pour aller plus loin :
lire l'analyse de Página/12 sur la signification de cette lettre qui fédère tant de signataires
lire l'article de La Nación

Ajout du 18 juillet 2018 :
lire cet article de Página/12 sur les personnalités qui rejoignent la pétition