La letra chica : ce qui est écrit en tout petit |
Les
conditions imposées par le FMI à l'Argentine sont sorties dans la
presse. Mes fidèles lecteurs se souviennent que l'opposition avait
voulu que le Congrès ait accès à ce contrat de prêt et puisse en
débattre. Ce qui avait été refusé.
Les
conditions révélées ce matin par la presse sont sans surprise :
pas plus de 8% d'augmentations pour les salariés de l'Etat (on
comprend pourquoi le Gouvernement avait proposé, juste avant le 9
juillet, cette hausse ridicule des soldes à hauteur de 8%, quand
l'inflation annuelle pourrait être supérieure à 30%, avant de se
raviser et de proposer d'abord 15% puis, plus récemment encore, 20%,
devant la grogne du haut commandement), réduction de la masse
salariale de l'Etat, vente du foncier public (comme en Grèce, qui a
même dû vendre certaines îles) et des actions détenues par la
trésorerie de l'administration de la sécurité sociale,
augmentation des prix du gaz, de l'électricité, du transport et du
carburant, coupes claires dans les travaux engagés par le secteur
public, dans les transferts budgétaires au bénéfice des provinces
(ce qui correspond officiellement à la garantie d'une solidarité
intra-argentine) (1) et dans le financement des entreprises de
l'Etat.
Et
en prime, le FMI a publié un communiqué pour avertir l'Argentine
que l'alternance politique pourrait mettre en danger la mise en œuvre
du prêt. Si ce n'est pas un déni de la souveraineté du peuple
argentin, c'est quoi ?
De
plus en plus, on lit dans la presse, et pas seulement dans les
colonnes de Página/12, des analyses sur le risque qu'encourt à
nouveau l'Argentine de se retrouver en défaut de paiement, sur le plan économique cette fois-ci (pas comme la dernière fois, où
c'était le résultat technique d'une décision d'un juge régional
new-yorkais, et non pas d'une incapacité de continuer à rembourser
la dette). Or l'Argentine préside cette année le G20, dont elle
recevra le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement en décembre
prochain !
Pour
en savoir plus :
lire
l'article de Página/12 sur le FMI
lire
l'article de Página/12 sur la fin le statut fiscal réservé aux
petites exploitations agricoles familiales pour soutenir leur
activité
lire
l'article de La Nación sur les conditions imposées par le FMI
lire
l'article de Clarín sur le communiqué du FMI
(1)
Il arrive assez souvent que ces transferts soient distribués en
fonction de la couleur politique du gouvernement provincial. C'était
très fréquent, pour ne pas dire systématique, sous la présidence
de Cristina Kirchner. En revanche, il semblerait que cette pratique
peu démocratique ait disparu sous l'actuel président.