Une du 24 juillet 2018 |
Lundi,
comme il en avait déjà agité l'idée il y a plusieurs mois,
Mauricio Macri a annoncé un redéploiement important des forces
armées sur le territoire national et une modification de leurs
missions qui s'étendront désormais à l'appui aux forces de police
contre le trafic de drogue.
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Or
c'est un vrai tabou de la démocratie que les militaires ne doivent
avoir aucune activité de police, un métier pour lequel ils ne sont
ni formés ni entraînés. Et puis la dernière fois que l'armée
s'est mêlée de faire régner l'ordre dans le pays, c'était sous un
régime de dictature de bien triste mémoire.
La Nación a traité l'info en titre secondaire (à droite) Une du 24 juillet Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Pourquoi
le président s'acharne-t-il ainsi à piétiner les tabous de son
opposition au moment où il prétend demander l'adhésion de tous les
Argentins au plan de sauvetage économique du pays, qui s'est endetté
à nouveau auprès du FMI, qui lui dicte désormais sa conduite ?
Bien entendu, l'opposition voit dans cet entêtement un tropisme vers
la dictature militariste ou du moins une nostalgie de cette époque.
Peut-être s'agit-il simplement de redéployer les moyens humains
alors que la situation du pays interdit de procéder à de nouveaux
recrutements dans le service public tous métiers confondus.
Cependant le discours est tout autre : il est question de
combattre le terrorisme international, qui, certes, se finance avec
le trafic de stupéfiants mais de là à ce que le gouvernement se la
joue à l'européenne !!! Il est vrai que c'est l'un des grands fantasmes de la droite argentine que le pays appartienne à l'Europe
et lui ressemble comme deux gouttes d'eau.
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Toute
la presse a mis l'information à sa une mardi matin.
Puis
hier et aujourd'hui, les journaux ont continué à traiter de
l'affaire et des réactions de l'opposition, qui fourbit ses armes au
Congrès et prépare une grosse manifestation de rue.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de La Nación sur l'opposition au Congrès
lire
l'article de Clarín
lire
l'éditorial de Clarín du 25 juillet sur les vieux fantasmes que le
président réveille
lire
l'article de Página/12 sur la stratégie parlementaire de
l'opposition
lire
l'article de La Nación sur l'appel à la manifestation lancée par
Estela de Carlotto, la présidente de Abuelas de Plaza de Mayo.