La lettre objet de la donation apparaît sur la une de La Nación (titre secondaire en bas au centre) Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Un
descendant d'un cabildante de San Juan fait donation aux Archives
nationales argentines d'une lettre manuscrite du général José de
San Martín que sa famille conservait depuis près de deux cents ans.
Il s'agit d'une missive que San Martín a adressée au Cabildo (hôtel
de ville d'Ancien Régime) depuis Valparaíso, au Chili, à la veille
du départ de son expédition libératrice du Pérou, qui prit la mer
le 20 août 1820.
A
cette époque, la ville de San Juan, sous-capitale provinciale de
Cuyo alors, avait déjà versé dans la guerre civile qui ravageait
l'Argentine depuis une bonne année. San Martín y avertit ses
compatriotes des dangers auxquels ils s'exposent avec ce conflit
fratricide, comme il le faisait dans tous les documents qu'il a
écrits à ces dates-là. Il n'y a donc aucune révélation dans
cette lettre même si La Nación en fait tout un fromage, tentant
comme d'habitude de coller la leçon de morale politique de San
Martín à la réalité contemporaine, avec les interprétations
partisanes distordues qui caractérisent la lecture des documents
historiques en Amérique du Sud.
Il
s'agit d'un temps où les possédants (et un membre du Cabildo en
était un) confondaient encore allègrement leurs archives privées
et les archives publiques.
Il
est donc dommage que ce propriétaire ait choisi de remettre ce
document aux archives nationales et non pas aux archives de
l'actuelle province de San Juan auxquels il n'aurait jamais dû
échapper. Je profite donc de cet article pour saluer les archivistes
et les agents publics qui m'y ont accueillies en août 2016 et qui y
font un excellent travail de conservation et d'exploitation
historique. Dans les règles de l'art.
Pour
en savoir plus :
lire
l'article de La Nación
Ajout du 23 octobre 2018 :
lire cet éditorial de La Nación où le journaliste en rajoute sur la sur-interprétation anachronique et moralisatrice de cette lettre vraiment très courte, alors qu'à la même époque San Martín a lancé un appel à l'unité des Argentins bien plus argumenté et développé qu'en général, les intellectuels argentins ne prennent pas la peine de découvrir.
Ajout du 24 octobre 2018 :
lire ce nouvel article de La Nación qui semble exploiter le filon pour des raisons commerciales (la brièveté du texte n'autorise pas de tels développements et les autres quotidiens nationaux continuent à ne rien dire sur cette donation).
Ajout du 8 novembre 2018 :
lire cet article de La Nación qui porte sur la donation effective et les conditions posées : que la lettre soit authentique, ce qui va donner lui à une expertise qui prendra, ce qui est normal, deux à trois mois. Il est très étonnant de constater à quel point cette question de l'authentification est rarement posée dans ces affaires-là et dès qu'il s'agit de San Martín ou de Belgrano. Enfin une démarche sérieuse, compatible avec le niveau d'exigence scientifique internationale.
Ajout du 23 octobre 2018 :
lire cet éditorial de La Nación où le journaliste en rajoute sur la sur-interprétation anachronique et moralisatrice de cette lettre vraiment très courte, alors qu'à la même époque San Martín a lancé un appel à l'unité des Argentins bien plus argumenté et développé qu'en général, les intellectuels argentins ne prennent pas la peine de découvrir.
Ajout du 24 octobre 2018 :
lire ce nouvel article de La Nación qui semble exploiter le filon pour des raisons commerciales (la brièveté du texte n'autorise pas de tels développements et les autres quotidiens nationaux continuent à ne rien dire sur cette donation).
Ajout du 8 novembre 2018 :
lire cet article de La Nación qui porte sur la donation effective et les conditions posées : que la lettre soit authentique, ce qui va donner lui à une expertise qui prendra, ce qui est normal, deux à trois mois. Il est très étonnant de constater à quel point cette question de l'authentification est rarement posée dans ces affaires-là et dès qu'il s'agit de San Martín ou de Belgrano. Enfin une démarche sérieuse, compatible avec le niveau d'exigence scientifique internationale.