Indice des prix à la consommation tableau général Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Au milieu de la semaine dernière,
l’INDEC, l’institut national de statistiques, a publié, les 14
et 16 septembre, ses traditionnels rapports de mi-mois :
l’indice des prix à la consommation et le montant des
paniers-témoins qui permettent de définir, pour le bassin
démographique de Buenos Aires et ses alentours, les seuils de
pauvreté et d’indigence.
Indice des prix à la consommation Tableau synthétique des données intermédiaires Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
On remarque donc que l’inflation
ralentit : en août, elle a atteint 2,5 %, contre 3 %
en juillet et 3,2 en juin. Cela nous donne un cumul de 32,3 %
sur huit mois (depuis janvier) et de 51,4 % en taux interannuel
(depuis septembre 2020). Bien entendu, pour la vie quotidienne, cela
reste difficilement supportable mais c’est néanmoins le chiffre le
plus bas depuis janvier (qui affichait un taux de 4%).
Indice des prix à la consommation Variations régionales Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
L’inflation est tirée vers le haut par la santé et l’éducation (le mois d’août est celui de la rentrée intermédiaire, après les petites vacances d’hiver) tandis que pour le deuxième mois consécutif, l’alimentation (le panier indispensable et celui des extras que sont les boissons alcoolisées et le tabac) affiche des taux de 2 et de 1,5, sans doute grâce à l’intervention de l’État dans cette branche de l’économie, comme dans le secteur de l’énergie où le gouvernement a mis en place des tarifs adaptés pour les zones froides du pays, plus gourmandes en chauffage (souvent du gaz et du fioul) et en électricité (éclairage).
Le seuil de pauvreté quant à
lui évolue moins vite que l’inflation pour ce mois d’août où
il n’a progressé que de 1,2 %, tandis que le seuil
d’indigence marque le pas : en août, il a monté de 0,7 %.
Les cumuls interannuels sont en revanche effrayants : + 50,3 %
pour la pauvreté et + 55,5 pour l’indigence. Ces deux seuils
ne sont calculés par l’organisme que pour la région capitale,
celle où traditionnellement les prix sont les plus élevés et celle
où se trouve la plus grande concentration d’habitat populaire.
Voilà plusieurs mois que ces deux rapports montrent une amélioration constante mais très lente de la situation, si lente qu’il est impossible au citoyen de s’en rendre compte au milieu de l’instabilité des prix qu’il subit au quotidien. J’étais moi-même en Argentine en août 2018 lorsque la crise de l’emprunt au FMI venait d’éclater et j’ai fait l’expérience d’avoir perdu complètement mes repères lorsque je faisais mes courses quotidiennes. Il y a de quoi devenir fou !
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
accéder au rapport de l’INDEC
sur les seuils
lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de La Nación
accéder au rapport de l’INDEC