vendredi 10 septembre 2021

Candidats vaccins : la recherche argentine ne reste pas les bras ballants [Actu]

Osvaldo Podhajcer (photo FIL)


Les chercheurs argentins travaillent dur pour obtenir un vaccin national contre le covid-19. Après le Arvac Cecilia Grierson, qui devrait entrer en première phase d’essai clinique sur l’homme d’ici la fin de l’année, le CONICET (centre national de recherche et de technologie) et la Fondación Instituto Leloir, l’une de ses grandes unités de recherche médicale et biologique, travaillent pour mettre au point un nouveau vaccin à adénovirus à dose unique (de type Jansens).

Les essais sur les animaux ont donné, avec plus de rapidité qu’attendu, d’excellents résultats qui seront bientôt publiés dans une revue scientifique internationale, a annoncé Osvaldo Podhajcer, le chef de ce projet, directeur de recherche en thérapie cellulaire et moléculaire. Avec le CoroVaxG.3 (pour vaccin de 3e génération), les concepteurs de ce nouveau candidat-vaccin espèrent atteindre une immunisation qui durerait douze mois comme c’est le cas pour les vaccins contre la grippe.

Outre le Conicet et l’Institut Dr Luis Federico Leloir, les universités nationales de San Martín (UNSAM), en banlieue de Buenos Aires, et de Río Cuarto, dans la province de Córdoba, sont également impliquées dans la recherche et le développement du projet.

Pour passer aux essais sur l’homme, il faut maintenant rassembler les fonds nécessaires au démarrage du protocole, ce qui n’est jamais une mince affaire dans l’Argentine surendettée d’aujourd’hui. Il s’agit toutefois d’un investissement crucial puisqu’il pourrait donner au pays une souveraineté en la matière alors qu’il est actuellement tributaire à 100 % d’autres pays comme la Chine, la Russie et les États-Unis, sans parler de Covax, le programme de solidarité monté par l’OMS et auquel les pays développés et déjà largement vaccinés ne participent qu’à reculons. En ce sens, l’Institut vient de recevoir la somme de 60 millions de pesos d’argent public national.

Intérieur du laboratoire (photo FIL)

D’ores et déjà et sous le contrôle technique de l’institut russe qui l’a conçu, l’Argentine produit déjà sur son sol des doses de Sputnik V, un vaccin que la Russie a bien du mal à livrer en quantité suffisante et à un rythme conforme au calendrier de la vaccination en deux doses différentes. La capacité de production du laboratoire argentin Richmond augmente régulièrement, conformément aux prévisions.

Par ailleurs, une équipe de chercheurs argentins participe actuellement à un projet international de développement d’un vaccin triple qui protégerait en même temps du covid, de la grippe et d’une autre maladie respiratoire produite par le VSR (virus syncytial respiratoire), trois coronavirus qui sont d’assez à très contagieux. Ce projet, qui vient d’être présenté lors d’une émission de radio par le docteur Fernando Polack, médiatique infectiologue argentin, est en phase d’essais cliniques sur l’homme. L’Argentine va pouvoir participer comme elle l’avait fait il y a un an avec le vaccin Pfizer (sans pouvoir hélas bénéficier d’un avantage dans la distribution, comme cela avait été espéré, mais aucune équipe de chercheurs argentins ne travaillait alors sur la conception du médicament germano-états-unien).

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

sur CoroVaxG.3 :
lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire la dépêche de Télam
lire le communiqué officiel de la Fondación Instituto Leloir (FIL)
sur le candidat vaccin triple :
lire l’entrefilet de Página/12
lire l’article de Clarín