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La vice-présidente Cristina Kirchner était accusée, avec ses enfants (surtout comme héritiers de leur père), d’avoir blanchi de l’argent issu de la corruption par un système de fausses factures dans un hôtel de la province de Santa Cruz, en Patagonie, la province natale de son mari où le couple avait investi dans des infrastructures touristiques (tourisme et pétrole sont les deux sources principales de revenus dans cette région australe).
Depuis le début de l’affaire,
la droite, personnel politique et presse, affirme que la culpabilité
de la famille et de quelques uns de ses alliés ne fait pas l’ombre
d’un doute mais personne n’a jamais pu rapporter qu’aucune
preuve formelle n’ait jamais été présentée par la justice. Tout
repose sur des apparences, des on-dit, des recoupements parfois tirés
par les cheveux et des si (en quantité astronomique).
"On renverse le cours de la justice avec un non-lieu pour Cristina pour le blanchiment d'argent", dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Vendredi, une chambre fédérale a tranché et prononcé un non-lieu pour tout le monde pour absence de constitution de délit. Ce jugement a été voté par deux juges contre une et le vote favorable au maintien des poursuites a été dûment argumenté, lui aussi, comme le prévoit le code de procédure argentin. Il y avait donc des arguments pour et des arguments contre. La chambre fédérale émet ce non-lieu à la veille du jours (le 10 décembre) où la vice-présidente va perdre le contrôle du Sénat qu’elle préside par disposition constitutionnelle et dont la majorité vient de basculer, à quelques sièges, en faveur de la droite.
La presse de droite et de
nombreuses personnalités de l’opposition criaient donc samedi et
dimanche à l’impunité et au complot de magistrats de gauche
décidés à tout pour sauver coûte que coûte la peau de la leader
péroniste. Ce qui est étrange, c’est que quand un juge va dans
l’autre sens, celui de Macri par exemple, cette même droite n’y
voit jamais une décision partisane (en revanche, la gauche et
Página/12,
si. Assez souvent !).
Le jugement de vendredi est encore susceptible d’appel par le parquet. Il n’est donc pas définitif mais il a bien sûr occupé les unes de samedi, avant que Cristina relance d’elle-même la visibilité des tensions au sein de la majorité (qui n’avait pas besoin de cela) en rendant publique une lettre au président sur les négociations avec le FMI. Et elle a refait la une !
Pas commode, la dame. Elle chercherait à provoquer la haine que lui voue l’opposition qu’on n’en serait pas étonné !
Pour aller plus loin :
lire l’article où Página/12 analyse les attendus du jugement