mercredi 17 mai 2023

Quand Cristina dit non, c’est non ! [Actu]

"Ils ne pourront pas effacer la mémoire ni les rêves
de millions d'Argentins", a déclaré Cristina Kirchner
en annonçant sa décision irrévocable
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Tremblement de terre dans le paysage politique argentin : hier, à travers une lettre ouverte, la vice-présidente et ancienne présidente Cristina Kirchner a définitivement confirmé ce qu’elle avait déjà déclaré en décembre, quelques heures après sa condamnation en première instance.

Cette année, elle ne sera candidate à rien. Elle entend, écrit-elle, ne se faire récupérer par personne, y compris par les plus sectaires [c’est moi qui juge ainsi] du mouvement qu’elle a fondé et qui réclamaient à grands cris sa candidature, surtout depuis que le président Alberto Fernández, lâché par presque tout le monde, avait annoncé qu’il ne tenterait pas un second mandat. Pourtant elle aurait peut-être ses chances mais de quoi aurait-elle l’air en diplomatie, au sein du G20 et à l’assemblée générale de l’ONU, avec cette condamnation déjà prononcée ? A moins qu’elle ne redoute d’avoir affronté la situation économique catastrophique dont va hériter le prochain chef d’État.

"Tous unis... et déconcertés", dit le gros titre
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Cristina Kirchner continue à clamer son innocence et parle toujours d’un complot de la majorité du corps judiciaire alliée à la droite libérale proche de Mauricio Macri, un corps judiciaire qui donne tout le bois pour se faire battre avec de récentes décisions qui défient l’entendement.

Le camp péroniste n’a donc toujours pas de candidat. Or les primaires se tiennent à la fin du mois d’août, dans trois mois et quelques jours. Cette étape électorale est obligatoire pour tous les candidats. Elle a pour but de faire apparaître le favori de chaque parti ou alliance électorale et d’écarter les candidatures qui ne rassemblent pas le minimum légal de voix pour participer au 1er tour.

"Cristina se taille et la crise politique s'approfondit
à la tête de l'Etat" dit le gros titre
au-dessus de cette photo de la nuit d'horreur à Kiyv
du 15 au 16 avril
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L’actuel ministre de l’Economie, Sergio Massa, caresserait l’idée d’être ce candidat, il est et de loin la plus présidentiable des personnalités politiques de ce côté-ci du spectre politique national mais les chiffres désastreux de l’inflation, de la pauvreté et du cours du dollar ne sont pas de nature, raisonnablement, à lui rallier beaucoup de voix. Mais on ne sait jamais : les scrutins avancés dans différentes provinces ont réservé de bonnes surprises au camp péroniste. Et puis de l’autre côté, à droite, le tableau est encore plus chaotique : ils se tirent tous les uns sur les autres et le seul qui voit sa côte monter dans les sondages est un libertaire d’extrême-droite agressif et à moitié fou (façon Steve Bannon) et, par-dessus le marché, d’une vulgarité sans fond. Sa dernière trouvaille, s’il parvient à la présidence, est de supprimer tous les régimes de retraite et d’allocations sociales. Or l’ensemble de ce système est déjà très faible et n’apporte guère de sécurité à ses bénéficiaires.

"Cristina confirme qu'elle ne sera pas candidate
et la querelle pour choisir un candidat s'aggrave dans la majorité",
dit le gros titre
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© Denise Anne Clavilier


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