mercredi 25 octobre 2023

Jorge Macri gagne Buenos Aires par KO [Actu]

Le gros titre dit : "Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse"
(littéralement : n'importe quel bus lui convient)
Le panneau indicateur des bus ressemble à une grille de loterie
En haut, en vert, la photo du candidat défait
avec ce titre : "Stratégie visant le gouvernement national"
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Après une longue réunion qu’il a eue hier avec Sergio Massa, Leandro Santoro, le candidat à la tête de l’Exécutif de la Ville Autonome de Buenos Aires pour Unión por la Patria, a accepté de se retirer de l’élection municipale dans laquelle, au premier tour dimanche dernier, il était arrivé très loin derrière Jorge Macri, le candidat de la droite libérale, la coalition Juntos por el Cambio, qui avait presque atteint les 50 % + une voix.

Leandro Santoro n’avait en effet aucune chance de remporter le second tour. Il préfère donc jeter l’éponge et recevoir la promesse d’un ministère en cas de victoire de Sergio Massa à l’élection présidentielle. Il semblerait que nombre d’électeurs qui en août avaient voté pour Horacio Rodríguez Larreta, l’actuel chef de Gouvernement de Buenos Aires (équivalent du maire), aient dimanche dernier glisse dans l’urne le bulletin portant le nom de Massa. Patricia Bullrich est décidément imbuvable pour beaucoup de monde !

L'info fait l'objet d'un titre secondaire
en haut de la colonne de droite
Tout en haut à droite, nécrologie d'un chanteur
de rock metal qui revendiquait ses idées fascistes
En gros titre : les manœuvres d'entre deux tours
dans la droite libérale prête à vendre son âme à Mileí
En bas, une saisie spectaculaire chez la maîtresse d'un ancien maire
péroniste du Gran Buenos Aires dans la tourmente depuis quelques semaines
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Jorge Macri a donc célébré sa victoire certes par défaut mais qui n’aurait pas manqué d’advenir dans trois semaines. Un représentant de la famille Macri, très bien placée dans le tissu économique argentin (travaux publics et services financiers), revient donc à la tête de la capitale argentine.

Voilà bientôt vingt ans que ce côté-là de l’échiquier politique règne sur la Ville et creuse l’écart de qualité de vie entre les beaux quartiers au nord et les quartiers populaires au sud. Cet écart se voit à l’œil nu. La culture elle aussi souffre : il n’y en a que pour la culture de l’élite (opéra, musées d’art moderne, écoles privées) tandis que la culture populaire est de plus en plus abandonnée à son triste sort. Il ne paraît guère vraisemblable qu’on assiste à un renouvellement politique avec cet autre Macri, qui a déjà montré ce qu’il savait faire dans ces domaines à la tête d’une municipalité du Gran Buenos Aires.

© Denise Anne Clavilier


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