Gros titre : "Ça a explosé" Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Avant-hier, au cours d’un très
discret dîner à son domicile, auquel il avait invité Javier Mileí
et la sœur de celui-ci, l'ancien président Mauricio Macri a entraîné la candidate malheureuse Patricia
Bullrich dans ce qui sera la dernière dérive politique et éthique
de Juntos por el Cambio (JxC), la coalition électorale et
gouvernementale qu’il avait mise sur pied il y a dix ans pour
gagner l’élection présidentielle et qui vient de se fracasser sur
un échec franc et massif au premier tour.
"Deux pôles idéologiques viennent de naître autour de Massa et de Mileí", dit le gros titre avec une image de dessin animé employé hier à la télé Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Hier, toute honte bue, Patricia Bullrich a appelé à voter pour Mileí puis elle est allée sur un plateau télé confirmer cette posture avec force sourires et embrassades avec son adversaire politique devenu son grand copain. La convocation du bureau de JxC avait été repoussée à plusieurs reprises tout au long de la journée et n’a finalement jamais été ni réuni ni consulté. La décision a été arrêtée sans autre forme de procès entre ces quatre convives et eux seuls.
Dans les minutes qui ont suivi la
publication de cette position, la coalition s’est dispersée façon
puzzle : l’UCR (le centre-droit), Horacio Rodríguez Larreta,
actuel chef de Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, et
Elisa Carrió, fondatrice de Coalición Cívica, organisation
elle-même issue d’une scission antérieure de la UCR, ont fait
savoir qu’ils refusaient catégoriquement de vendre ainsi leur âme
au diable pour un plat de lentilles ou un portefeuille ministériel.
Ils appellent à voter blanc ou, en toute cas, à ne pas voter pour
Mileí, dont quelques uns déclarent franchement qu’il met en
danger la patrie (ce qui est vrai).
Les neufs gouverneurs déjà élus sous l’étiquette JxC dénoncent eux aussi cette stratégie court-termiste, suicidaire et anti-démocratique de Macri, depuis longtemps séduit par les outrances de Mileí au point d’avoir saboté coup sur coup les deux candidatures présidentielles de JxC, celle de Larreta, éliminé en août, puis celle de Bullrich, éliminée dimanche dernier, faute d’avoir pu lui-même présenté sa propre candidature.
Les critiques fusent de toutes
parts et elles sont cinglantes contre l’ancien président, dont
c’est sans doute la dernière félonie qu’il commettra à l’égard
de ces et de ses alliés, et contre Patricia Bullrich, la candidate
battue qui n’a pas su lui tenir tête et a montré par là-même
qu’elle aurait fait une exécrable Cheffe d’État.
Là aussi, une image de jeunes mariés mais nettement moins nunuche. "Macri et Bullrich soutiennent Mileí et Juntos por el Cambio se brise" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Plusieurs journaux publient aujourd’hui les premiers sondages sur les intentions de vote du second tour. Massa creuse l’écart avec son adversaire : il avait huit points d’avance à la fin du dépouillement et il lui en a déjà pris deux supplémentaires. Quant aux électeurs de Mileí, ils lui resteraient fidèles à 91 % seulement tandis que Massa conserve 98 % des siens. Le report des voix semble donc fonctionner en faveur de la démocratie, de l’État de droit et de la souveraineté nationale avec le maintien de l’ensemble des domaines régaliens (monnaie, armée, justice, sécurité, stabilité diplomatique, fiscalité).
Página/12 se frotte les mains : avant-hier, le journal de gauche prévoyait déjà l’explosion de la droite de gouvernement avec un dessin en une. Sans doute la rédaction ne pensait-elle pas voir ses pronostics validés aussi tôt. Elle reprend donc ce matin le même dessin avec un gros titre qui se lit à la suite de celui d’hier. La droite pourrait bien payer très cher la médiocrité de son comportement dans les urnes à la mi-novembre.
Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
Ajouts
du 27 octobre 2023 :
Pendant que JxC se déchire à
belles dents, Sergio Massa affiche tranquillement l’unité de son
camp en réunissant autour de lui les 19 gouverneurs élus sous
l’étiquette UxP (Unión por la Patria) ou sous celle de partis
locaux qui soutiennent UxP au niveau national.
Pour aller plus loin :
lire cet
article de une de Página/12
lire cet
article de La
Prensa
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Pendant ce temps, la UCR prend un
peu partout position contre le ralliement de Macri et Bullrich à
Mileí. Página/12
en a fait la une de son édition de La Plata, Buenos
Aires/12.
Pour aller plus loin :
lire l’article
de la une de Buenos
Aires/12
"Nous nous positionnerons contre Mileí", dit le gros titre C'est une déclaration solennelle de la UCR dans la province de Buenos Aires Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |