Photo extraite de la page Facebook de Osvaldo Berligieri (probablement administrée par Raúl Luzzi) |
Le
pianiste et compositeur Osvaldo Berlingieri aurait eu 87 ans le 20
février prochain. Il était né à Haedo, dans le Gran Buenos Aires,
en 1928. Il est décédé à Buenos Aires dimanche dernier et ses
obsèques ont eu lieu hier. Sa mort ne fait guère de bruit. Seul
Página/12 et le quotidien économique Ambito Financiero lui rendent
hommage aujourd'hui, dans une actualité politico-judiciaire toujours
brûlante (1).
Il
restera dans les anales pour son rôle auprès de Roberto Goyeneche,
dont il a été l'un des pianistes les plus distingués de la
carrière de soliste (les siens figurent parmi les plus beaux
enregistrements qu'il nous reste de ce chanteur hors norme) et pour le duo qu'il formait alors avec le bandonéoniste Ernesto Baffa.
Mais
il avait aussi appartenu à l'orchestre de Aníbal Troilo pendant une
dizaine d'années et plus tard, il avait fait partie de la
distribution d'un célèbre spectacle qui avait fait le tour du monde
dans les années 1980, Tango Argentino. Plus récemment, on l'avait
vu parmi les maîtres du Café de los Maestros, le film autant que la
tournée internationale. Il était de temps en temps l'invité de tel
ou tel plenario de la Academia Nacional del Tango le lundi soir.
Modeste hommage sur la page spectacles de Ambito Financiero |
(1)
Pour mettre encore un peu plus d'huile sur le feu d'une actualité
surchargée en la matière, le Secrétariat d'Etat aux Droits de
l'Homme vient d'annoncer qu'il avait accepté la démission d'un
agent de ses services dont on venait de découvrir qu'il avait été
condamné en Espagne à 15 ans de détention pour viol sur son
ex-compagne, une condamnation qu'il a purgée presque en totalité
(il a fait 10 ans derrière les barreaux à Barcelone) mais qui
n'avait pas été reportée sur le casier judiciaire national
argentin. Cette condamnation, lourde, avait donc échappé aux enquêtes
de moralité qui interviennent en Argentine avant toute nomination
dans un organe gouvernemental. L'homme devait son poste, au reste très
subalterne, au sein de ce ministère à ses amitiés des années 1970
quand il militait dans les rangs des jeunesses péronistes, avec
entre autres le couple Kirchner, avant de s'exiler en Espagne pour
échapper à la mort sous la Dictature militaire.