Mauricio
Macri et Elisa Carrió, lui de la droite ultra-libérale façon Thatcher, elle du centre-gauche qui a viré sa cuti vers une droite indéfinissable, lui plusieurs fois divorcé et remarié, qui se soucie de l'Eglise comme d'une guigne, elle fervente catholique qui va à la messe le dimanche et en semaine, viennent d'annoncer qu'ils s'alliaient en vue
des scrutins législatifs et exécutifs, locaux et nationaux, qui
s'étaleront de juin à octobre selon les calendriers locaux (1).
Le gros titre dit : "Qui se ressemble s'assemble" ou "Bien assortis" |
L'alliance
entre ces deux politiciens a toujours été un feu clignotant, un
jour oui, un jour non. Mais cette fois-ci, elle est si absurde
qu'elle fait s'esclaffer la rédaction de Página/12 qui rappelle qu'il y a peu Elisa Carrió accusait Macri d'être
corrompu au dernier degré. Aujourd'hui, elle se présente à ses
côtés et pose avec lui pour une photo-souvenir plutôt kitsch et nunuche sous les frondaisons des arbres d'un parc public de Palermo ! Ce
n'est certes pas la première fois que Carrió prend des décisions politiques qui indique une incohérence à la limite de la pathologie
psychique et que Macri fait preuve d'opportunisme avec sa soif de pouvoir en guise de boussole, mais jamais encore ni l'un ni l'autre n'était allé si loin dans le ridicule et l'invraisemblable...
Página/12
a donc décidé d'en faire sa une, rigolote en diable et terriblement carnavalesque, et a titre l'article intérieur "Comment faire la une
avec un flirt d'été ?".
En soi, c'est déjà un texte de murga, il n'y a plus qu'à mettre de la musique et ça fait la blague... Nul doute que les groupes de carnaval vont se régaler avec une actualité pareille pendant tout le mois de février qui commence.
Quant
à Rudy et Paz, le tandem qui signent tous les jours la vignette de manchette (en haut à gauche), ils tapent ailleurs, en montrant un Macri passablement azimuté, façon amoureux transi du juge new-yorkais Thomas Griesa, qui depuis six mois empêche l'Argentine de suivre les schémas négociés avec ses créanciers pour s'acquitter de sa dette souveraine et veut l'obliger à le faire en l'état original, sans la restructuration négociée de longue lutte.
Macri : Je ne comprends pas ce qui lui est arrivé... Pourquoi il a changé de disque ? Il était mon héros et maintenant il dit qu'il ne faut pas payer la dette !
Le type qui le suit : J'ai l'impression qu'il confond Griesa avec la Grèce !
(Traduction Denise Anne Clavilier)
Le
tout fait suite à un article publié avant-hier (2) sur une nouvelle
astuce de campagne de Sergio Massa, l'autre leader de l'opposition,
qui est identifié à la zone riche et résidentielle de la Province
de Buenos Aires au nord-ouest de la capitale fédérale (Tigre, dont
il a longtemps été un excellent maire, San Isidro, etc) et qui n'a
rien trouvé de mieux à faire pour gagner la sympathie des
Provinciaux que d'enregistrer une vingtaine de petites vidéos d'une
cinquantaine de secondes chacune, avec un texte creux et
amphigourique, où il tente de s'exprimer avec l'accent particulier
de la Province à laquelle il s'adresse. D'où le titre de l'article
consacré à cette prouesse démagogique : "Massa avale les s" (dans de nombreuses régions du nord de l'Argentine, le s de pluriel
n'est souvent qu'à peine prononcé).
Quel
mépris pour le citoyen et pour l'électeur tout cela montre de la
part de ces caciques de l'actuelle opposition !
(1)
La Ville Autonome de Buenos Aires et la Province de Mendoza voteront
plus tôt que le reste du pays pour les élections locales.
(2)
J'avais parlé de cette affaire, très rigolote aussi, sur ma page Facebook.