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Comme
on pouvait le prévoir depuis l'annonce que Monseigneur Daniel Sturla
allait être créé cardinal, les unes uruguayennes ce matin sont
consacrées à cette élévation qui a eu lieu hier à la Basilique
vaticane...
El
Observador, qui gratifie le lecteur d'un épouvantable solécisme
dans son gros titre (1), nous offre une intéressante interview du
nouveau cardinal, présentée comme ayant été donnée vendredi dans
une résidence proche du Vatican alors que la photo d'illustration a
été prise dans la salle Paul VI, là où Daniel Sturla pouvait
recevoir les félicitations de qui voulait le saluer, comme le
dispose le protocole après chaque consistoire pour la création de
nouveaux cardinaux (le fond de l'image montre en effet le Christ
ressuscité si caractéristique de l'espace scénique de ce
gigantesque amphithéâtre). Et c'est aussi El Observador qui nous
confie la plaisanterie avec laquelle le Pape François a salué le nouveau
prélat après l'embrassade protocolaire : "Que fait un Uruguay
par ici sans son mate ?" C'est que les Uruguayens sont connus sur
tout le sous-continent pour emporter partout leur mate, l'avoir en
main en toutes circonstances ainsi que la thermos, qu'ils tiennent
sous le bras, d'où son surnom de tercero brazo (troisième bras)...
Que cela fait du bien, un Pape qui sait rire même dans les
circonstances les plus solennelles !
Autre
interview dans El País, recueillie sans doute dans la salle Paul VI
après la tenue du consistoire hier midi.
Quant
à la délégation officielle de la République orientale de
l'Uruguay, les journaux n'ont pas le même avis : El País
déplore l'absence de tout représentant du gouvernement tandis que
La República nous raconte qu'une délégation officielle importante
entourait le prélat (2).
Pour
aller plus loin :
lire
l'interview accordée par Daniel Sturla à El Observador
lire
l'article de fond de El Observador (avec solécisme)
(1)
El Observador observe sans doute beaucoup de choses mais apparemment
pas les règles de la syntaxe latine dont la rédaction semble
ignorer qu'elle use de déclinaisons. Un complément d'objet direct
doit donc être affecté de la désinence d'accusatif et non de
nominatif, réservée au sujet. Le titre devrait être Habemus
cardinalem comme la formule bien connue : Habemus Papam. O
temporis o mores ! Le titreur n'a jamais fait de latin. Et
pourtant ça sert dans certaines circonstances quand on veut faire de
l'esprit.
(2)
En fait, elle se composait de quatre personnes, l'ambassadeur auprès
du Saint-Siège, l'ambassadeur en Espagne (pourquoi pas celui en
poste à Rome ? les journaux sont muets sur le point) et deux anciens dignitaires d'institutions
d'Etat sans être même des anciens ministres. Les autres étaient
des pèlerins privés, venus à titre familial ou amical, et des
délégués de la conférence épiscopale uruguayenne.