Dessin de Ricardo Siri Liniers extrait de sa page Facebook Le cétacé ne semble toutefois pas en état de sauter d'aussi belle façon du côté du Puente de la Mujer, fierté architecturale du quartier |
Lundi dernier, un baleineau de six mètres de long, dont il a été difficile de déterminer l'espèce, a créé l'attraction de l'hiver dans le port de plaisance qui borde Puerto Madero. L'animal semblait mal en point, portait des lésions cutanées et barbotait dans les eaux pas très propres et surtout douces du vieux port de Buenos Aires. Il semble que ce juvénile ait eu un problème de santé qui a perturbé son sens de l'orientation qui le conduisait des eaux du cercle polaire ou celles de la Péninsule de Váldez jusqu'à celles, plus chaudes, où ces cétacés passent la saison froide au large du Brésil. Il est en effet tout à fait anormal que l'animal géant, qui a besoin d'eau salée pour vivre, soit remonté si haut dans une masse d'eau douce peu profonde.
Les
journaux en ont parlé, ça détend en cette dernière semaine de
campagne électorale avant les PASO, les primaires ouvertes et
obligatoires qui vont permettre d'écrémer les candidats à la
présidence nationale, ainsi que ceux qui briguent les gouvernorats
dans six Provinces qui s'alignent sur la date nationale
(2).
Lundi dernier, à Puerto Madero, au pied d'une des grues du Vieux Port de marchandises Photo AP, Natacha Pisarenko |
Hier,
une équipe spécialisée, composée de militaires de la Préfecture
Navale et de scientifiques de la Fundación Cethus, qui croule sous
les appels du public ému ou curieux, ont tenté d'escorter l'animal
jusqu'en haute mer, au-delà de l'embouchure du Río de la Plata.
Sans résultat. L'animal a faussé compagnie à son escorte pendant
deux heures au beau milieu de la nuit puis il est réapparu, vers 4
heures du matin, dans le Vieux Port. Le baleineau, qui peut avoir
deux ans, qui est stressé et carencé du point de vue alimentaire,
reste donc égaré très loin de sa route migratoire sans que le
phénomène ne puisse trouver d'explication satisfaisante. Qui plus
est, une tempête typique du Río de la Plata, la sudestada, s'est
levée dans la journée d'hier, compliquant encore un peu plus les
opérations. Impossible pour les zodiacs de la Préfecture de sortir
sous un gros temps de ce type.
Dans
les eaux douces et limoneuses du Río de La Plata, affectées par
la pollution d'un port de plaisance situé en aval du port
industriel, le baleineau est en danger de mort. Aussi la Préfecture
Navale met-elle tous ses moyens logistiques pour tenter de le sauver,
appuyée par le Secrétariat d'Etat à l'Ecologie et différents
spécialistes issus de plusieurs institutions océanographiques de
Patagonie, qui sont eux-mêmes en ce moment occupés aux nombreuses
missions d'observation des migrations.
La population de cétacés et surtout de baleines est l'une des fiertés de l'Argentine qui veille scrupuleusement sur les sanctuaires marins qu'elle leur a établis le long de ses côtes.
Pour
en savoir plus :
lire
la dépêche de Télam
consulter
la page Facebook de la Fundación Cethus, prise de court par cet
accident inouï.
(1)
Para mis lectores no-francohablentes: este título es una alusión a
una expresión de Marsella, "la sardine qui a bouché le port de
Marseille". Algún día lejano un barco, La Sardine, cierró
accidentalmente este puerto estratégico para el comercio de toda
Provenza. Ahora los franceses confunden el barco con el pescado
chiquito (sardina) y atribuyen el refrán al berretín de los
marsellesos conocidos por exagerar siempre. La sardine qui a bouché
le port significa que una explicación no vale por no tener
proporción con el hecho.
(2)
Mendoza, Santa Fe, Tierra del Fuego et la Ville Autonome de Buenos
Aires ont déjà passé le cap des élections provinciales au gouvernorat.