Ce sera ce soir la sixième
édition de ce festival de tango, Abrazo (1), qui revient dans un centre culturel,
Espace Culturel Nos Enfants (Nuestros Hijos), qui a perdu de sa
capacité d'action du fait de la brusque disparition, à la rentrée
de mars, des très généreuses subventions publiques dont il
bénéficiait sous le précédent gouvernement (2). Du coup, cette
année, ce festival qui tous les ans s'étendait sur un long
week-end, se voit réduit cette année à une seule demie-journée et
une longue soirée, aujourd'hui, ce samedi 18 juin 2016, qui fait
partie du très long week-end qui relie désormais deux jours fériés
nationaux, le 17 juin, en mémoire de Martín Miguel de Güemes, et
le 20 juin, en mémoire de Manuel Belgrano.
Comme les années
précédentes, la SADAIC, association des auteurs-compositeurs, et
l'AADI, association des interprètes, apportent leur concours
financier à la manifestation qui permettra au public, contre une
entrée libre à participation volontaire (3), de vivre toutes les
dimensions du genre, grâce au programme concocté par Lucrecia
Merico, co-directrice de ECuNHi, depuis que Teresa Parodi s'est
lancée dans une carrière politique d'élue (l'auteur-compositeur
interprète est maintenant députée au Parlasur, le parlement de
l'UNASUR, après avoir été ministre de la culture de juin 2015 au 9
décembre dernier).
Lucrecia a fait appel à
une brochette d'excellents tangueros : les chanteurs Cucuza
Castiello et Osvaldo Peredo, le quintette de Javier González
(guitariste et compositeur) et Patricia Barone (chanteuse), les
formations du violoniste Pablo Agri et du pianiste Nicolás Ledesma
et ni plus ni moins que le Sexteto Mayor pour conclure la soirée.
Il y aura une milonga avec
des musiciens et un DJ, des cours de danse et des exhibitions des
professeurs, une peña pour chanteurs amateurs, qui seront
accompagnés par le guitariste Nacho Iruzubieta (qu'ils chantent
juste ou faux, peu importe, a précisé Lucrecia Merico, l'essentiel
est que tout le monde participe, s'amuse et s'empare de cette
opportunité pour vivre le tango dans sa chair et son sang). Une
restauration de spécialités nationales est prévue, sous forme de
buffet...
Dans un article paru ce
matin dans Página/12, qui soutient à fond l'institution avec des
accents révolutionnaires, Lucrecia Merico annonce le retour en août
dans ces mêmes murs de la Milonga de la Liberación, lancée l'année
dernière et qui, un samedi par mois, remplissait le lieu de danseurs
locaux qui appréciaient cette occasion gratuite de pratiquer leur
activité préférée...
Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 (remonté comme une pendule)
consulter le site Internet de ECuNHi et sa page Facebook.
(1) Abrazo veut dire "étreinte" mais c'est aussi le geste le plus quotidien pour se saluer : tout le monde serre tout le monde dans ses bras.
(2) A côté de quoi il
faut aussi rappeler les insultes inouïes dont la très peu commode présidente de
l'association Madres de Plaza de Mayo a abreuvé le Président Macri
et son gouvernement dès le mois de décembre dernier. Or le centre
ECuNHi est la vitrine culturelle de cette association. Si Macri est,
comme elle le dit à qui veut l'entendre, son ennemi, alors qu'il est
démocratiquement élu, personne ne peut se plaindre que ECuNHi ne
reçoive plus le moindre sou. Quand on ne joue pas le jeu
démocratique et institutionnel et qu'on insulte l'élu du peuple qui
ne vous plaît pas, l'absence de subvention est d'autant moins une
aberration que les associations militantes devraient être financées
en majeure partie par les militants et non par l'argent public. Qui
plus est, cet argent était celui de l'Etat national et il était
investi dans un organisme qui ne joue qu'un rôle d'animation
culturelle locale, dont seuls profitaient les Portègnes et les
habitants de la banlieue de la capitale fédérale. Même si cette
décision est difficile à encaisser pour les artistes qui
bénéficiaient de ce lieu pour s'exprimer, force est de reconnaître
que la décision n'est pas dénuée de fondement démocratique.
(3) Les années
précédentes, l'entrée était tout simplement libre et gratuite.