Saisie par la défense de
l'informaticien Diego Lagomarsino qui avait prêté son arme et que les parties civiles voudraient
voir inculper pour le meurtre de son patron, le procureur Alberto Nisman, retrouvé
mort dans sa salle de bain le 18 janvier 2015, la Cour de Cassation
argentine vient de renvoyer le dossier de cette mort violente à la
justice portègne. La juge d'instruction avait pourtant voulu se
débarrasser de ce dossier brûlant en avançant, à contretemps, que la procédure avait
été mal entamée par la procureure portègne, qui, depuis, a pris
sa retraite.
La Cour de Cassation
ne s'en laisse pas compter et elle a souligné dans son arrêt que
le dossier ne présente aucune indication qu'il y ait eu intervention
d'un tiers, donc aucune trace d'homicide. Par conséquent, il n'y a pas lieu de
transmettre le dossier à la justice fédérale, dont un bon nombre
de magistrats seraient enclins à suivre les thèses, peu crédibles
pour l'heure, des parties civiles, constituées par la mère et l'ex-épouse du
défunt, agissant au nom de ses enfants mineurs.
Il y a quelques semaines,
des journalistes se sont emparé de l'enregistrement d'un appel de la
mère de Nisman à un service de secours alors qu'elle venait de
trouver le corps sans vie de son fils baignant dans son sang et où
on l'entend parler d'un ton posé et indifférent qui fait froid dans
le dos (voir mon article du 19 mai 2016).
Clarín préfère le pape et son gros matou, hier, au Vatican, pour le jubilé des artistes de cirque ! |
Politiquement la décision
de la Cour de Cassation est très importante : elle balaye en
effet les tentatives d'impliquer le gouvernement précédent qui se
sont manifestées de manière continue depuis le changement de
majorité.
Il va donc falloir
maintenant que la juge d'instruction close l'enquête, inculpe
quelqu'un ou s'il n'y a aucune preuve contre personne, qu'elle prononce un non-lieu, auquel cas il est très probable que les
assurances souscrites par le défunt ne donneront lieu à aucun
versement d'indemnités aux ayant-droit du procureur, ses filles et
peut-être sa mère.
Et c'est reparti pour un
tour !
Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12, qui jubile (la rédaction tient depuis le début la thèse
du suicide)
lire l'article de Clarín