vendredi 17 juin 2016

Retour à la case départ pour l'affaire Nisman [Actu]


Saisie par la défense de l'informaticien Diego Lagomarsino qui avait prêté son arme et que les parties civiles voudraient voir inculper pour le meurtre de son patron, le procureur Alberto Nisman, retrouvé mort dans sa salle de bain le 18 janvier 2015, la Cour de Cassation argentine vient de renvoyer le dossier de cette mort violente à la justice portègne. La juge d'instruction avait pourtant voulu se débarrasser de ce dossier brûlant en avançant, à contretemps, que la procédure avait été mal entamée par la procureure portègne, qui, depuis, a pris sa retraite.

La Cour de Cassation ne s'en laisse pas compter et elle a souligné dans son arrêt que le dossier ne présente aucune indication qu'il y ait eu intervention d'un tiers, donc aucune trace d'homicide. Par conséquent, il n'y a pas lieu de transmettre le dossier à la justice fédérale, dont un bon nombre de magistrats seraient enclins à suivre les thèses, peu crédibles pour l'heure, des parties civiles, constituées par la mère et l'ex-épouse du défunt, agissant au nom de ses enfants mineurs.

Il y a quelques semaines, des journalistes se sont emparé de l'enregistrement d'un appel de la mère de Nisman à un service de secours alors qu'elle venait de trouver le corps sans vie de son fils baignant dans son sang et où on l'entend parler d'un ton posé et indifférent qui fait froid dans le dos (voir mon article du 19 mai 2016).

Clarín préfère le pape et son gros matou, hier, au Vatican, pour le jubilé des artistes de cirque !

Politiquement la décision de la Cour de Cassation est très importante : elle balaye en effet les tentatives d'impliquer le gouvernement précédent qui se sont manifestées de manière continue depuis le changement de majorité.

Il va donc falloir maintenant que la juge d'instruction close l'enquête, inculpe quelqu'un ou s'il n'y a aucune preuve contre personne, qu'elle prononce un non-lieu, auquel cas il est très probable que les assurances souscrites par le défunt ne donneront lieu à aucun versement d'indemnités aux ayant-droit du procureur, ses filles et peut-être sa mère.

Et c'est reparti pour un tour !

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12, qui jubile (la rédaction tient depuis le début la thèse du suicide)