C'est moi qui ai souligné le nom sur la photo prise hier soir par temps menaçant sur Paris |
Deux cents ans après la
mort du Précurseur de l'indépendance du continent, à Cadix, le 14
juillet 1816, alors qu'il avait soixante-six ans et quelques mois, la
communauté vénézuélienne et sud-américaine de Paris a bravé le
ciel d'orage pour célébrer la mémoire de Francisco de Miranda, un
Caraquègne qui vint mettre son talent militaire au service de la
France pendant la levée en masse de la première République.
Le drapeau vénézuélien côtoyait hier soir à 18h30 le bleu-blanc-rouge de la France |
C'est une société savante française, le Souvenir Napoléonien, qui avait facilité cette démarche officielle :
dépôt de gerbes et cérémonie quotidienne du ravivage de la Flamme
sur la tombe du Soldat Inconnu, à quelques mètres sous le nom de Miranda
gravé dans la pierre de l'Arc de Triomphe parmi ceux des généraux
de la Révolution et du Premier Empire.
Du côté vénézuélien,
l'Ambassadeur auprès du Gouvernement français ainsi que son attaché
militaire (avec son bâton de commandement et toutes ses décorations)
et l'Ambassadeur auprès de l'UNESCO présidaient la délégation.
Sans Miranda,
l'indépendance de tout le continent aurait eu un autre visage. Ce
personnage haut en couleurs au caractère plus que trempé (1) a
intégré l'Olympe civique de l'ensemble des pays de l'Amérique du
Sud et de l'Amérique centrale.
Sans l'épopée
napoléonienne, ni Simón Bolívar ni José de San Martín n'auraient
pu imaginer leurs plans de libération continentale, en tout cas tels
qu'ils les ont conçus, l'un au nord, à partir de Caracas, l'autre
au sud, à partir de Buenos Aires, tant pour l'un comme pour l'autre,
Napoléon fut non pas un modèle mais une référence constante de ce
qu'il est possible de faire...
Le 20 octobre 2016,
à la Mairie du 8ème
arrondissement de Paris, le Souvenir Napoléonien poursuivra sa
coopération avec l'Ambassade du Venezuela dans le cadre de l'hommage à ce héros que se partagent la France et le Nouveau Monde, avec une conférence que
je donnerai sur ce personnage hors du commun, à la fois officier,
homme de lettres et de science et voyageur inlassable, qui parcourut,
de ville en ville, de village en village, toute l'Europe, jusqu'en ses confins, l'Islande au nord, Constantinople au sud, la Russie à
l'est et l'Angleterre à l'ouest....
De Miranda, ses contemporains
disaient qu'il n'était qu'amour pour la Liberté.
Il est la seule
figure historique impliquée dans trois révolutions, celle de
l'indépendance des Etats-Unis pour laquelle il combattit au sein du
corps expéditionnaire espagnol, aux côtés des Français et des
insurgés, celle de la République Française juste avant la Terreur
et celle de l'Amérique du Sud, qu'il ne connut que sur la côte du
futur Venezuela. Un conflit politique très grave l'opposa à celui
qui avait été son disciple, Simón Bolívar, qui le livra
finalement aux Espagnols, en 1812, le condamnant ainsi à une fin
misérable et christique, la prison dans une forteresse du port de
Cadix.
(1) Ses archives,
inscrites au patrimoine documentaire de l'humanité, permettent de
percevoir un homme pas commode tous les jours. Mais il est rare que
les génies soient faciles à vivre !