vendredi 10 juin 2016

Quand León Gieco et Leonardo Pastore s'associent autour de Gardel [Disques & Livres]


Le ténor argentin Leonardo Pastore se passionne pour le tango depuis de nombreuses années, en dépit d'une belle carrière lyrique peut-être plus rémunératrice et plus facile à mener à l'échelle internationale.

Sous la direction du rocker et folkloriste León Gieco, le chanteur vient de sortir un disque qui reconstitue pour la première fois les arrangements et orchestrations de Terig Tuchi, l'arrangeur auquel s'était confié Carlos Gardel lors de ses dernières années aux Etats-Unis, alors qu'il enchaînait les tournages et les enregistrements à New York.

C'est ainsi qu'on retrouve dans l'orchestre un accordéoniste en lieu et place du traditionnel bandonéoniste puisqu'on ne trouvait pas de joueur de bandonéon à la hauteur dans les années 1930 à New York (1).


Sur la jaquette du disque, l'artiste pose avec la guitare de Gardel dans un recoin de sa maison
devenue le Museo Casa Carlos Gardel, qui n'accueille presque plus de concerts de tango 

Le chanteur avait rôdé son tour de chant l'année dernière à l'occasion des 80 ans de la mort de Gardel et il avait effectué une petite tournée dans le sous-continent. Ce soir, vendredi 10 juin 2016, à 21h, il le donnera pour la première fois à Buenos Aires, au Palacio La Argentina, rue Rodríguez Peña 361 (entrée 250 $ ARG). Ce sera aussi le lancement du disque qui a retenu l'attention des chroniqueurs de Página/12 qui a publié le 8 juin une interview de Leonardo Pastore. Le chanteur y explique sa passion pour le tango et le Zorzal Criollo (2) comme on surnomme Carlos Gardel et y confie la difficulté de ne pas tomber dans l'imitation de celui qui a transformé l'esthétique du tango chanté en y introduisant le bel canto dans les années 1920.

Pour en savoir plus :
connectez-vous à la page Facebook de Leonardo Pastore
visitez le site Internet de l'artiste grâce auquel vous aurez affaire à des extraits de l'album.



(1) Il y avait bien un musicien qui promettait mais il avait une douzaine d'années et il jouait comme les gringos (les Européens), d'après Gardel lui-même. Ce qui ne l'empêcha pas de lui faire donner un petit rôle dans la comédie musicale El Día que me quieras, de le prendre comme accompagnateur d'un enregistrement fameux de Silencio et enfin de souhaiter le prendre avec lui dans la suite de sa dernière tournée en 1935. Le père refusa eu égard au jeune âge de son fils. Cet enfant s'appelait Astor Piazzolla.

(2) Traduisez "Le Rossignol sud-américain".