Le ténor argentin
Leonardo Pastore se passionne pour le tango depuis de nombreuses
années, en dépit d'une belle carrière lyrique peut-être plus
rémunératrice et plus facile à mener à l'échelle internationale.
Sous la direction du
rocker et folkloriste León Gieco, le chanteur vient de sortir un
disque qui reconstitue pour la première fois les arrangements et
orchestrations de Terig Tuchi, l'arrangeur auquel s'était confié
Carlos Gardel lors de ses dernières années aux Etats-Unis, alors
qu'il enchaînait les tournages et les enregistrements à New York.
C'est ainsi qu'on retrouve
dans l'orchestre un accordéoniste en lieu et place du traditionnel
bandonéoniste puisqu'on ne trouvait pas de joueur de bandonéon à
la hauteur dans les années 1930 à New York (1).
Sur la jaquette du disque, l'artiste pose avec la guitare de Gardel dans un recoin de sa maison devenue le Museo Casa Carlos Gardel, qui n'accueille presque plus de concerts de tango |
Le chanteur avait rôdé
son tour de chant l'année dernière à l'occasion des 80 ans de la
mort de Gardel et il avait effectué une petite tournée dans le
sous-continent. Ce soir, vendredi 10 juin 2016, à 21h, il le donnera
pour la première fois à Buenos Aires, au Palacio La Argentina, rue
Rodríguez Peña 361 (entrée 250 $ ARG). Ce sera aussi le lancement
du disque qui a retenu l'attention des chroniqueurs de Página/12 qui
a publié le 8 juin une interview de Leonardo Pastore. Le chanteur y
explique sa passion pour le tango et le Zorzal Criollo (2) comme on
surnomme Carlos Gardel et y confie la difficulté de ne pas tomber
dans l'imitation de celui qui a transformé l'esthétique du tango
chanté en y introduisant le bel canto dans les années 1920.
Pour en savoir plus :
connectez-vous à la page Facebook de Leonardo Pastore
visitez le site Internet de l'artiste grâce auquel vous aurez affaire à des extraits de
l'album.
(1) Il y avait bien un
musicien qui promettait mais il avait une douzaine d'années et il jouait
comme les gringos (les Européens), d'après Gardel lui-même. Ce qui ne l'empêcha
pas de lui faire donner un petit rôle dans la comédie musicale El
Día que me quieras, de le prendre comme accompagnateur d'un
enregistrement fameux de Silencio et enfin de souhaiter le prendre
avec lui dans la suite de sa dernière tournée en 1935. Le père
refusa eu égard au jeune âge de son fils. Cet enfant s'appelait
Astor Piazzolla.
(2) Traduisez "Le Rossignol
sud-américain".