jeudi 14 juin 2018

Il ne manque plus que le vote au Sénat [Actu]

Ce matin, La Nación a illustré la division du pays sur ce sujet
A gauche, les militantes pro-avortement, à droite les militants contre
à gauche, le vert domine ; à droite, le bleu ciel, celui du drapeau national
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Vingt-deux heures de débat à la fin de plusieurs mois d'examen du projet de loi, 129 voix pour, 125 voix contre et une abstention : la loi de dépénalisation de l'avortement jusqu'à la quatorzième semaine d'aménorrhée a été adopté par la Chambre des députés ce matin, à Buenos Aires.

Il faut à présent que le projet de loi de 22 articles subisse la même procédure d'examen en commission puis de débat dans l'hémicycle et un vote majoritaire pour l'avortement cesse d'être un crime. C'est-à-dire que les pauvres puissent y accéder dans des conditions médicales sûres.

Página/12 milite pour jusque sur sa une ce matin
"Il n'y a pas de retour en arrière" clame le gros titre

Aujourd'hui, les Argentines argentées n'ont aucun problème avec ça. Elles partent aux Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en Espagne ou n'importe où la pratique est légale et elles rentrent chez elles une fois que le processus biologique est achevé et qu'elles ne risquent plus aucun symptôme qui mettrait la puce à l'oreille de qui que ce soit.

Les unes de ce matin mettent en avant l'attente des uns et des autres, les foulards verts qui militent pour ce droit et les autres, qui n'ont pas su choisir de symbole consensuel, qui s'y opposent. Une marée de foulards verts a fait le siège du Congrès toute la nuit malgré des températures très froides pour cette toute fin d'automne (le thermomètre est descendu en-dessous de zéro, ce qui peut arriver en juillet mais un peu moins à la mi-juin).

La Prensa a fait un choix similaire à La Nación
D'un côté le vert et de l'autre le bleu ciel,
mais cette fois-ci dans le jeu de couleurs choisie en France par la Manif pour Tous
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Rappelons que le président de droite Mauricio Macri, qui a pris, il y a quelques mois et à la surprise générale, l'initiative de ce projet de loi, a toujours dit que, de son côté, il était contre l'avortement et sa dépénalisation – pour des raisons éthiques ! Lui qui met son veto à toutes les lois votées par le Congrès mais qui ne lui plaisent pas ! Cette prise de position inattendue et opportuniste lui a valu les foudres publiques des moins diplomates des prélats argentins et lui a permis de distraire un peu l'opinion publique de la situation économique catastrophique dans laquelle il a conduit le pays, à l'inverse de toutes les fanfaronnades de sa campagne électorale.

Clarín rapporte aussi la division du pays sur le sujet
mais avec une photo de Plaza del Congreso
et une foule de manifestants contenue par des grilles
Cliquez pour une haute résolution

Si le Sénat confirme ce vote, l'Argentine sera le troisième pays d'Amérique du Sud à dépénaliser l'avortement après l'Uruguay, qui l'a fait sans condition, et le Chili, qui a mis en place une loi beaucoup plus restrictive.

Pour aller plus loin :