mardi 26 juin 2018

Une grève générale très suivie hier [Actu]

La photo montre la gare de bus devant l'une des grandes gares ferroviaires
un nœud de transports en commun

Le succès de cette grève générale ne laissait guère de doute dans la situation actuelle particulièrement lourde pour les couches populaires de la population argentine, qui craignent en plus qu'elle empire avec l'emprunt au FMI et les conditions draconiennes que l'organisme a l'habitude d'imposer aux pays fragilisés qui font appel à lui. Mais les photos d'une avenida 9 de Julio déserte, alors que ce centre névralgique de la capitale argentine est d'habitude noire de monde et grouillante de voitures, de camions et de bus, restent impressionnantes. Elles disent plus que tous les discours que vraiment, la vie économique s'est bel et bien arrêtée hier en Argentine.

Un gros titre sur la grève d'hier et une photo sur le Mundial
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Página/12 se régale avec une référence très péroniste. "Ni el loro" (pas même le perroquet). Une expression idiomatique typiquement argentine, qui viendrait d'une loi prise après le renversement par coup d'Etat de Juan Domingo Perón en septembre 1955. Il a été interdit de même prononcer le nom de Perón et de Evita. Et la population est allée jusqu'à prétendre que même les perroquets étaient soumis à cette interdiction si stupide et absurde qu'elle a, bien entendu, été abondamment contournée avec beaucoup d'insolence et d'imagination.
L'expression est devenue proverbiale et pourrait se traduire : "il ne reste rien, même pas un radis, même pas une miette" (selon le contexte). Ou ici : "pas un chat dehors".

La photo du haut représente la avenida 9 de julio
Impressionnant, non ? 140 m. de large et pas une voiture à l'horizon
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Le président Mauricio Macri a cru bon de lancer une provocation en twittant une photo à la Casa Rosada légendée : ici, on travaille... Mais il y a six jours, il a osé ne pas se rendre à Rosario pour honorer le drapeau et la mémoire d'un des pères fondateurs du pays, le général Manuel Belgrano (1770-1820) ! (cf. mon article du 20 juin 2018)

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De son côté, La Prensa a monté une une particulièrement méprisante, et même insultante, pour les syndicats en titrant, en titre secondaire "L'Argentine improductive" à droite d'une photo des dirigeants ouvriers réunis en conférence de presse, tandis qu'au-dessus, le journal met l'accent sur les enjeux du Mundial ("c'est tout ou rien").

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 sur les activités de Mauricio Macri dans la province de Buenos Aires pendant cette journée de mobilisation sociale
lire l'article de La Prensa, qui se focalise sur l'activité de Macri et ses critiques contre les syndicats
lire l'article de La Nación qui reconnaît que la mobilisation a été réussie
lire l'article de Clarín qui préfère parler de Mauricio Macri tout en choisissant pour sa une une photo de l'équipe nationale qui va faire tout son possible pour briller ce soir à Saint-Pétersbourg.