La photo montre la gare de bus devant l'une des grandes gares ferroviaires un nœud de transports en commun |
Le
succès de cette grève générale ne laissait guère de doute dans
la situation actuelle particulièrement lourde pour les couches
populaires de la population argentine, qui craignent en plus qu'elle
empire avec l'emprunt au FMI et les conditions draconiennes que
l'organisme a l'habitude d'imposer aux pays fragilisés qui font
appel à lui. Mais les photos d'une avenida 9 de Julio déserte, alors que ce centre névralgique de la capitale argentine est d'habitude noire de monde et grouillante de voitures, de camions et de bus, restent
impressionnantes. Elles disent plus que tous les discours que
vraiment, la vie économique s'est bel et bien arrêtée hier en
Argentine.
Un gros titre sur la grève d'hier et une photo sur le Mundial Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Página/12
se régale avec une référence très péroniste. "Ni el loro" (pas
même le perroquet). Une expression idiomatique typiquement
argentine, qui viendrait d'une loi prise après le renversement par
coup d'Etat de Juan Domingo Perón en septembre 1955. Il a été interdit de même
prononcer le nom de Perón et de Evita. Et la population est allée jusqu'à prétendre que même les perroquets étaient
soumis à cette interdiction si stupide et absurde qu'elle a, bien entendu, été abondamment contournée avec beaucoup d'insolence et d'imagination.
L'expression est devenue proverbiale et pourrait se traduire : "il ne reste rien, même pas un radis, même pas une miette" (selon le contexte). Ou ici : "pas un chat dehors".
L'expression est devenue proverbiale et pourrait se traduire : "il ne reste rien, même pas un radis, même pas une miette" (selon le contexte). Ou ici : "pas un chat dehors".
La photo du haut représente la avenida 9 de julio Impressionnant, non ? 140 m. de large et pas une voiture à l'horizon Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Le
président Mauricio Macri a cru bon de lancer une provocation en
twittant une photo à la Casa Rosada légendée : ici, on
travaille... Mais il y a six jours, il a osé ne pas se rendre à
Rosario pour honorer le drapeau et la mémoire d'un des pères
fondateurs du pays, le général Manuel Belgrano (1770-1820) ! (cf. mon article du 20 juin 2018)
De son côté, La Prensa a monté une une particulièrement méprisante, et même insultante, pour les syndicats en titrant, en titre secondaire "L'Argentine improductive" à droite d'une photo des dirigeants ouvriers réunis en conférence de presse, tandis qu'au-dessus, le journal met l'accent sur les enjeux du Mundial ("c'est tout ou rien").
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De son côté, La Prensa a monté une une particulièrement méprisante, et même insultante, pour les syndicats en titrant, en titre secondaire "L'Argentine improductive" à droite d'une photo des dirigeants ouvriers réunis en conférence de presse, tandis qu'au-dessus, le journal met l'accent sur les enjeux du Mundial ("c'est tout ou rien").
Pour
en savoir plus :
lire
l'article de Página/12 sur les activités de Mauricio Macri dans la
province de Buenos Aires pendant cette journée de mobilisation
sociale
lire
l'article de La Prensa, qui se focalise sur l'activité de Macri et
ses critiques contre les syndicats
lire
l'article de La Nación qui reconnaît que la mobilisation a été
réussie
lire
l'article de Clarín qui préfère parler de Mauricio Macri tout en
choisissant pour sa une une photo de l'équipe nationale qui va faire
tout son possible pour briller ce soir à Saint-Pétersbourg.