"De pays émergent à pays aux urgences", dit le gros titre |
Le
gouvernement argentin a beau multiplié les discours optimistes et
mettre en avant le classement du pays comme marché émergent et la
confiance que lui ferait le FMI en lui accordant un prêt, les
marchés ne suivent pas.
Le
dollar a de nouveau atteint les 28 pesos hier, alors qu'il avait
légèrement reculé à 27. Et l'indice boursier de Buenos Aires a
perdu 8,9 points.
Du
coup, le gouvernement change de cap et s'intéresse à nouveau aux
PME qu'il avait abandonnées à leur triste sort, il y a deux ans et
demi, lors de son arrivée au pouvoir, au profit des grosses
entreprises qui ont sa préférence (mines, aérien, BTP, immobilier,
carburants, banques). Le président avait méthodiquement saccagé toutes les dispositions prises par le gouvernement précédent pour soutenir la production industrielle locale, les petites entreprises familiales, les coopératives et l'agriculture biologique et raisonnée. Le patronat des PME avait tenté de tirer le signal d'alarme sans obtenir la moins réaction des pouvoirs publics. Ces derniers temps, beaucoup de petites maisons ont mis la clé sous la porte, incapables de surmonter les brutales et répétées hausses des tarifs du gaz et de l'électricité, qui ont fait exploser les coûts de revient. Et voilà que la présidence annonce un plan d'aide aux PME... Mieux vaut tard que jamais.
Certains ministres laissent peu à peu tomber le discours triomphaliste, aveuglé et comme insensibles aux souffrances provoquées par leur politique ultra-libérale (mais pas Hernán Lombardi, dont on a vu hier qu'il chantait les vertus d'un licenciement massif à Télam), et quelques uns, dans les marocains économiques, osent à présent tenir un
discours un peu plus proche de la réalité vécue par l'Argentin moyen en
annonçant une récession à venir et des mois difficiles qui
attendent le pays (et en parlant de mois, ils restent bien optimistes).
Dans ce changement de comportement et de discours,
Clarín croit voir l'influence de deux agences de communication et
d'analyse de conjoncture auxquelles le président Mauricio Macri (1) accorderait
désormais une confiance exclusive... Quant à Página/12, avec son humour habituel, grinçant le plus souvent, il a fait
une image de une qui vaut tous les articles : l'Argentine se
noie sous une inondation de dollars.
Pour
en savoir plus :
sur
la conjoncture économique générale du pays
lire
l'article de Clarín
sur
les aides aux PME
lire
l'article de Clarín
Ajouts du 29 juin 2018 :
lire l'article de Página/12 sur le cours du dollar qui continue sa folle escalade (il atteint presque les 29 pesos à la vente)
lire l'article de La Nación
Ajouts du 29 juin 2018 :
lire l'article de Página/12 sur le cours du dollar qui continue sa folle escalade (il atteint presque les 29 pesos à la vente)
lire l'article de La Nación
lire l'article de Clarín
(1) La ressemblance entre le style de leadership et de discours de Macri et de Macron est de plus en plus troublante. On dirait que les deux hommes sont taillés dans le même modèle et déroulent les mêmes scénarios, fondés sur les mêmes idées préconçues et à la mode.