dimanche 17 juin 2018

Nouveau remaniement du gouvernement en pleine opération FMI [Actu]

Gros titre façon Mundial de Foot :
La meilleure équipe ne l'a remporté sur personne

Preuve que l'équipe économique n'est pas si parfaite que le président veut bien le chanter sur les toits, il vient de procéder à un nouveau remaniement, le deuxième dans la semaine. Il y a quelques jours, il avait déjà révoqué le gouverneur de la Banque centrale, alors que le pays est en train de s'engager sur trois ans avec le FMI, avec les conséquences sociales désastreuses que l'on peut imaginer dans un avenir proche, comme à chaque fois que le FMI a prêté à un Etat (toujours en difficulté, sinon aucun pays ne fait appel au Fond monétaire international). Il paraît que l'homme faisait mal son travail puisqu'il ne parvenait pas à freiner la hausse du dollar. Son remplacement n'a pas calmé le marché.

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Hier, il a aussi viré deux ministres ayant en charge deux secteurs économiques importants (l'énergie et la production) pour placer d'autres poulains à leur place. Parmi les deux partants, on reconnaît Juan José Aranguren, ce ministre de l'Energie et des Mines qui, il y a quelques semaines, estimait plus que légitime de conserver toute sa fortune sur des comptes offshore parce qu'il n'avait aucune confiance dans l'économie argentine (avant sa nomination au gouvernement, c'était un dirigeant de la Shell en Argentine). Mais ce n'est certainement pas pour ces déclarations scandaleuses qu'il vient d'être éjecté... Au plus fort du scandale, Mauricio Macri l'avait soutenu publiquement.

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Página/12 en fait des gorges chaudes et quelques mots d'esprits.

Le dollar, quant à lui, n'en a que faire. Il tutoie à présent les 29 pesos. Le prêt du FMI obligera le gouvernement argentin à laisser flotter la devise nationale par rapport au cours de la devise des Etats-Unis.

L'accord de prêt diut être signé avec le FMI au cours de la semaine, politiquement très tendue, qui s'ouvre.

Pour aller plus loin :
lire l'éditorial de Página/12 (Cambiemos [Changeons - le nom de l'alliance politique au pouvoir] est devenu Zafemos [Sauve-qui-peut !])
lire l'éditorial de La Nación qui titre sur la transition interminable qu'est le mandat de Macri
lire l'article de Clarín

Ajout du 19 juin 2018 :
lire l'article de Página/12 qui a retrouvé le nom du nouveau ministre de l'Energie dans les Panama Papers. Alors que le pays va signer cette semaine l'emprunt au FMI, un tout nouveau ministre détient, comme son prédécesseur, des avoirs dans des paradis fiscaux (en l'occurrence les îles Caïmans). Página/12 en a fait sa une avec un slogan : "Pour appartenir au gouvernement, il faut avoir des comptes offshore."