mardi 1 septembre 2020

Une bonne chose de faite ! [Actu]

Le gros titre est sans ambiguïté : "Franc succès"
De la part d'un journal aussi hostile à l'actuel gouvernement,
cette une est à marquer d'une pierre blanche.
En-dessous, l'image de l'arrivée du premier vol d'Arabie Saoudite
sur le sol israélien
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Hier, dans une grande conférence de presse particulièrement solennelle, le président Alberto Fernández a annoncé que la dette argentine émise à l’étranger et contractée auprès d’investisseurs privés vient d’être définitivement restructurée après un peu moins de neuf mois d’une négociation ardue dans des conditions difficiles marquées par la pandémie, sous la conduite du ministre de l’Économie, Martín Guzman, la nouvelle coqueluche des économistes alternatifs, un disciple du prix Nobel Joseph Stiglitz.

Gros-titre : "Le gouvernement annonce la restructuration
à 99% de la dette extérieure"
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A cette occasion, le chef de l’État était accompagné par ses ministres et par les présidents des deux chambres législatives, le président de la Chambre des députés, Sergio Massa, et la présidente du Sénat, Cristina Kirchner, vice-présidente, qui a eu elle-même, lors de son propre mandat présidentiel, à défendre bec et ongles la souveraineté de son pays quand un vieux juge local new-yorkais s’était mis en tête d’humilier l’Argentine en la traitant comme un débiteur privé soumis au droit commercial commun de l’État de New-York. Hier, elle faisait son grand retour aux côtés du chef de l’État depuis leur prestation de serment respective, le 10 décembre dernier.

Gros-titre : "Avec Cristina, ils annoncent le succès
du nouveau taux de remboursement"
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Alberto Fernández a profité de cet incontestable succès pour présenter son plan de relance économique pour l’année prochaine. Et ce matin, comme par hasard, la pressse mainstream a sorti un nouveau scandale pour porter atteinte à la crédibilité politique de Cristina Kirchner, qui voit l’étau judiciaire que certains juges avaient tenté de refermer sur elle sous la précédente majorité. La voilà maintenant accusée par les media de refuser de payer ses impôts. Cette même presse qui ne peut faire autrement ce matin que de saluer la réussite d’un gouvernement qu’elle ne peut pas souffrir.

On nourrit aussi beaucoup depuis quelques jours l’idée qu’elle joue actuellement contre le président qui serait sa marionnette. Il était donc important pour la majorité de présenter un front uni.

Gros-titre : "Et maintenant, on produit et on travaille"

Il reste maintenant à l’Argentine à ficeler un accord définitif avec le FMI dont la directrice générale lui est plutôt favorable. Il se pourrait bien que cet accord attende toutefois le résultat des élections du 3 novembre car, en cas de réélection de Donald Trump, il est possible que le Fonds monétaire international subisse une pression de la part des USA pour empoisonner la vie du gouvernement argentin comme il semble avoir subi une pression, déjà de Trump, pour violer au profit de Mauricio Macri ses règles limitant l’ampleur des prêts (1). Cet accord, lorsqu’il sera conclu, sera envoyé au Congrès pour être approuvé. Un point marqué par la majorité !
En Argentine, tout le monde se souvient qu’il y a deux ans, Mauricio Macri a endetté le pays en exerçant son pouvoir présidentiel de façon discrétionnaire, sans passer par le débat et le vote parlementaires, ce dont il n’est pas exclu qu’il doive un jour répondre devant les tribunaux (cette décision peut s’interpréter comme un abus de pouvoir, comme une décision anticonstitutionnelle).

Miguel Rep a traduit tout cela dans sa vignette du jour dans Página/12
En Argentine, la coccinelle est un animal porte-bonheur.
A plusieurs reprises, depuis l'élection de Alberto Fernández, l'artiste a fait appel
à l'insecte (el bichito de la suerte, comme on dit là-bas)
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Pour aller plus loin :

Ajout du 7 septembre 2020 :
Página/12 analyse la réussite de Martín Guzman et le silence d'une droite assommée par une prouesse qu'elle n'attendait pas à gauche.



(1) Il semble que Trump ait espéré faciliter ainsi la réélection de Mauricio Macri, homme d’affaires comme lui. Raté !