Luis Chocobar hier (à droite) à côté de son avocat, à leur arrivée au tribunal |
Le 8 décembre 2017, un policier de la province de Buenos Aires, qui n’était pas en service, sortait son arme et tirait sur un malfaiteur mineur qui lui tournait le dos. Il s’enfuyait après avoir poignardé un touriste étranger à un carrefour du quartier de La Boca au sud de la ville autonome de Buenos Aires, c’est-à-dire en-dehors de sa juridiction. Le touriste s’est remis de ses blessures à l’hôpital avant de rejoindre son pays d’où il soutient celui qu’il appelle son sauveur.
Ce sous-officier de police, Luis Chocobar, avait tué le jeune Juan Pablo Kukok, 17 ans. En récompense de quoi, le policier fut reçu avec tous les honneurs possibles et imaginables par le chef de l’État, Mauricio Macri, qui encourageait cette violence policière et regardait ailleurs lorsque les Argentins, propriétaires du moindre truc, prétendaient pratiquer l’autodéfense si on s’avisait de menacer leur maison, leur voiture, leur magasin ou leur téléphone portable.
Heureusement, la justice ne l’a pas entendu de cette oreille et malgré toutes les habituelles manœuvres dilatoires de la défense jusqu’à il y a quelques jours, Chocobar comparaît depuis hier devant une cour des mineurs (eu égard à l’état de minorité de la victime et non de l’accusé). Les audiences se dérouleront en partie par visioconférence, pour respecter les restrictions sanitaires en vigueur dans la ville de Buenos Aires. Le principal accusé a joué les gros bras hier en arrivant au tribunal avec son avocat. Pas question de faire profil bas.
Au
côté du policier qui a sorti son arme en dehors de toute nécessité
(« homicide aggravé par excès de zèle dans l’exercice de
ses fonctions », selon la formule de chef d’inculpation), le
complice de Kukok, également mineur à l’époque des faits, sera
lui aussi jugé. Pour le protéger, les audiences auront lieu à huis
clos.