Evolution de l'épidémie depuis mai (document Casa Rosada) Cliquez sur l'image pour une plus haute résolution |
En Argentine, le virus circule maintenant dans
toutes les provinces, longtemps épargnées, alors que Buenos Aires
et sa région (Amba) étaient très durement frappées. Après cinq
heures de concertation avec les gouverneurs, le président Alberto
Fernández, entouré de trois gouverneurs de provinces lointaines et
non pas de Rodríguez Larreta et Kiciloff (comme on en avait pris
l’habitude), a donné une conférence de presse sur la politique
qui sera désormais modulée zone par zone en fonction de son état
sanitaire. Dix-huit villes partout dans le pays entrent, jusqu’au
25 octobre au moins, en restriction très stricte des contacts
sociaux, des villes où le système hospitalier connaît de fortes
tensions avec des taux d’environ 70 % d’occupation des lits
de soins intensifs.
La situation en Amérique au 9 octobre (document Casa Rosada) Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
On
observe le même phénomène qu’en Europe : le virus circule
parmi la population à travers les réunions privées, amicales ou
familiales, dont les participants oublient toutes les précautions
parce qu’ils se sentent en confiance. Comme si le covid se
transmettait comme le sida et que le masque était un préservatif !
S’ajoute à ce tableau la lassitude des gens, privés de contacts
sociaux habituels depuis bientôt dix mois... Le président a
beaucoup insisté sur la gravité de la situation et la virulence de
l’agent infectieux. Il a imploré ses compatriotes d’accepter les
consignes, de ne pas abandonner les règles de prudence lors de leurs
rencontres et d’aider ainsi le système sanitaire en ralentissant
le rythme de contagion puisque les soignants ont besoin de pouvoir se
ménager des temps de repos, de refaire leurs forces, alors qu’ils
sont sur la brèche sans discontinuer depuis mars.
Distribution des nouveaux cas entre le bassin de Buenos Aires (Amba) et les provinces (documents Casa Rosada) Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
L’exemple
le plus parlant du danger des réunions privées se trouve en Tierra
del Fuego (Terre de Feu), la province la moins densément peuplée,
celle pourtant où le taux de contagion est le plus haut depuis
quelques jours alors que le temps fort peu clément n’invite guère
à sortir (impressionnantes chutes de neige ces derniers jours).
Taux d'incidence par entité fédérée (document Casa Rosada) Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Les mesures concrètes seront prises par les gouverneurs, chacun dans sa province. Or certains d’entre eux commencent à perdre le sens du collectif et, les élections de mi-mandat s’approchant, se mettent à choisir leurs intérêts partisans au détriment de la réalité sanitaire. Le gouverneur de Mendoza s’oppose ainsi aux mesures annoncées hier pour préserver son territoire politique. Comme dans beaucoup de pays européens, en France, en Espagne, en Belgique, en Allemagne, etc.