Hier, le président Alberto Fernández s’est rendu dans l’extrême-nord-est argentin, dans la province de Misiones, pour inaugurer des travaux publics avec le gouverneur local. C’est de là-bas qu’il a annoncé les mesures qui seront en vigueur jusqu’au 8 novembre pour lutter contre l’épidémie.
Partout en Argentine, il est imposé aux Argentins de s’isoler chez eux, de limiter au strict minimum leurs relations sociales, de n’inviter personne chez soi. Le télétravail est de rigueur pour tous les métiers qui le permettent, les transports publics et les déplacements sont réservés aux professionnels exerçant des professions indispensables (santé, commerce alimentaire, entretien des infrastructures, production dans l’agroalimentaire, l’énergie, l’eau potable, l’agriculture, etc.). A Buenos Aires et dans la province homonyme, où les chiffres ont entamé leur courbe descendante, les musées, les théâtres et les salles de sport vont pouvoir rouvrir. Une partie des écoles accueille désormais certains niveaux de début et de fin de cycle dans des classes improvisées, parfois en plein air, dans la cour, un jardin ou un parc public.
En revanche, dans huit provinces, les mesures vont se renforcer : elles rassemblent à elles seules 55 % des contaminations : Santa Fe, Córdoba, San Luis (qui a longtemps été épargnée), Mendoza, Tucumán, Neuquén, Chubut et Río Negro.
A
Buenos Aires, dans la province homonyme et dans les huit nommées
ci-dessus, règne le régime connu sous le sigle ASPO (isolement
social préventif obligatoire).
Les taux de mortalité par covid-19 en Amérique (Données Casa Rosada) |
D’autres
provinces, Misiones, Corrientes, Formosa, Entre Ríos, Catamarca,
Jujuy, San Juan et La Pampa, passent en régime DISPO (distanciation
sociale préventive obligatoire), un peu moins exigeant : il y a
plus d’activités mais elles doivent respecter des protocoles
stricts pour que les gens soient à distance les uns des autres.
Taux d'incidence cumulée par province à comparer avec les chiffres du début du mois (Données Casa Rosada) |
Voilà sept mois maintenant que l’Argentine vit au ralenti. Les gens commencent à perdre patience et courage. Je le perçois dans les mails et les conversations que j’ai avec mes amis qui vivent là-bas. Le printemps est là, avec la chaleur et tous les désirs de sortir, de respirer, de voir la nature à nouveau fleurie. Alors que certains gouverneurs préparent déjà la saison touristique d’été, le président a averti tout le monde que ces perspectives sont soumises aux conditions sanitaires. Sans doute a-t-il vu ce qu’il s’est passé en Europe où dans beaucoup de pays beaucoup d’entre nous ont voulu profiter des beaux jours et où l’on voit arriver une seconde vague encore plus redoutable peut-être, d’autant qu’elle va se combiner avec le reste des pathologies habituelles de l’hiver et avec la vie à l’intérieur, à l’abri du froid, sans aération suffisante dans les lieux de vie.