Hier, le président Alberto Fernández a présenté un fonds financier accompagné d’un plan ambitieux pour l’industrie de la défense dans les trois armes, le Fondef. Il a fait cette annonce dans la zone de cale sèche du chantier naval Tandanor, situé dans le bassin sud du port de Buenos Aires. Pendant des années, avant la chute de Pérón en 1955, l'Argentine produisait des voitures, des avions, des navires à partir d'une industrie nationale et non pas grâce à des entreprises multinationales qui s'implantaient sur le territoire (et pouvaient s'en retirer à tout moment).
Le président était accompagné par le ministre de la Défense et la secrétaire d’État chargée de la recherche, de la politique industrielle et de la production pour la défense. Étaient présents outre les trois chefs d’état-major de Terre, de l’Air et de la Marine et les directeurs des principaux centres liées à la recherche et à la technologie (Conicet, Invap, etc.).
Au
cours d’un bref discours d’une dizaine de minutes, il a souligné
le rôle essentiel que doivent jouer les forces armées dans une
démocratie et salué le fait que tous les officiers d’active
aujourd’hui ont tous été formés dans le régime constitutionnel.
Par conséquent, il souhaite tourner la page de la dictature
militaire et normaliser la situation. Dans ce sens, il entend
redonner aux forces armées le prestige et la place que leur
engagement pour le pays doivent leur valoir dans la société
argentine. A cette occasion, il a rappelé tous les efforts déployés
par les militaires pour venir en aide à la population pendant le
confinement strict de l’automne austral, comme je l’ai montré
dans mes articles autour du 25 mai (la fête nationale).
Selfie présidentiel avec deux ouvriers du chantier naval, dont un ne cache pas sa joie sous le masque obligatoire Photo Casa Rosada |
Dès
le début de son mandat, Fernández avait d’ailleurs fait mettre en
ordre le système de rémunération des armées, qui était jusque là
un bricolage indigne, avec des niveaux de solde incroyablement bas,
parce que Cristina Fernández se méfiait encore très fortement de
tout ce qui ressemblait à un uniforme et parce que son successeur,
Mauricio Macri, malgré son discours militariste, s’en
contrefichait.
Le Fondef doit permettre de créer vingt mille postes de travail l’année prochaine dans l’industrie de défense pour les trois armes.
Seuls Página/12 (gauche nationaliste et patriote) et La Prensa (droite militariste, catholique et réactionnaire) en parlent aujourd’hui.