ça se trouve, les États-Unis aussi... Je veux m’en aller.
Son caddie derrière lui : Pour aller où ?
L’oligarque : Je ne sais pas. Un pays sans péronisme.
Traduction © Denise Anne Clavilier
L’occupation par le Proyecto Artigas de l’estancia de Dolores Etchevere et la violence avec laquelle réagissent ses frères, sa mère et leurs amis (voir mon article d'hier) se trouvent résumée ce matin dans la vignette de Daniel Paz et Rudy, à la une de Página/12.
Au fond du fond, cette réaction n’est rien d’autre que le refus pur et simple de la part de l’oligarchie droitière du retour de la gauche au pouvoir sur le continent, à l’état d’ébauche à ce jour : la gauche est revenue en Argentine (et les estancieros y sont en majorité hostiles), elle vient de revenir en Bolivie d’une façon incontestable, la victoire écrasante du référendum pour une nouvelle constitution au Chili semble lui ouvrir la voie des urnes, lors des prochaines échéances électorales. La gauche gouverne en Espagne depuis un bon moment, grâce à l’appui de la gauche radicale, et les États-Unis pourraient basculer la semaine prochaine dans le camp du progressisme si les sondages ne se trompent pas et si un système électoral fédéral arriéré ne détourne pas le résultat du vote individuel comme cela s’est produit il y a quatre ans.
Dans la dispute familiale et patrimoniale autour de Santa Elena dont je vous parlais hier, le ton continue de monter. Dolores annonce que ses frères sont prêts à l’empoisonner en envoyant les avions d’épandage survoler la propriété et y répandre des produits phytosanitaires, qui sont très toxiques en Argentine (c’est bien pire qu’en Europe). Ses partisans se sont manifestés dans la province de Entre Ríos et jusque dans l’enceinte portègne de la Sociedad Rural (l’institution du patronat agraire), qui sert de parc des expositions à la capitale argentine.