jeudi 3 décembre 2020

Souvent fédé varie, bien fol est qui s’y fie (1) [Actu]

En gros-tire jaune, pour annoncer le numéro spécial :
"C'est pour toi : le Dix du peuple"
En bas à gauche, sous le mot "Racisme"
l'annonce du revirement de la UAR
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Assaillie par les réclamations de toutes parts, émises en premier lieu par les joueurs sélectionnés pour l’actuel tournoi et par les autres, qui sont restés en Argentine, par des joueurs nationaux retraités, par divers clubs, en premier lieu ceux des joueurs, dont le très sélect Club de San Isidro, en banlieue nord-ouest de Buenos Aires, la ville la plus chic, la plus riche peut-être de toute l’Argentine et ce depuis l’époque coloniale, l’UAR, la fédération argentine de rugby, a finalement retiré, au bout de seulement deux jours, les sanctions temporaires qui frappaient, en attente du conseil de discipline, les trois rugbymen auteurs de tweets insultants, racistes, xénophobes et sexistes… Ils ne seront pas poursuivis. Il ne s’est rien passé !

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en deux titres côte à côte.
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Les bonnes intentions de l’institution n’auront donc pas tenu très longtemps.

Toutefois les trois joueurs incriminés ne participeront pas à la rencontre de samedi contre les Wallibis, ni comme titulaires, ni comme remplaçants. C’est un moindre mal.

L'information est traité tout en haut : "Marche arrière"
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La Nación, qui avait été le quotidien le plus discret sur l’affaire lundi dernier, se rattrape ce matin en publiant sur son site Internet une demi-douzaine d’articles différents, dont un éditorial d’un ancien capitaine des Pumas, Hugo Porta (voir la une), qui vient défendre ses trois jeunes confrères sous prétexte que tout ça, c’est vieux et qu’il faut passer à autre chose !

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Certes, ces vieux tweets ne sont pas réapparus ainsi par miracle. Il est plus que probable qu’il s’agit de représailles de certains Argentins révulsés par le peu d’empressement des Pumas à s’associer au deuil national pour la mort de Maradona. Le retrait des sanctions sans même une audition des intéressés est ahurissant. Le scandale avait largement débordé de l’Argentine. Il avait éclaté un peu partout en ovalie, à commencer par l’Australie, offensée puisqu’elle accueille la compétition, et Paris, puisque le capitaine argentin joue toute l’année au Stade Français.

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© Denise Anne Clavilier

Pour en savoir plus :




(1) Pour mes lecteurs sud-américains : « souvent femme varie, bien fol [fou] est qui s’y fie », une déclaration sexiste attribuée au roi de France François 1er (1494-1547) par… Victor Hugo (1802-1885), qui l’avait lui-même empruntée en partie à l’abbé-mémorialiste Brantôme (c. 1537-1614), dont la phrase apocryphe fut enrichie par le médecin Jean Bernier. Comme quoi, Twitter n’a pas inventé le retweet citation-pillage, il s’est contenté d’aggraver massivement le phénomène.