Assaillie
par les réclamations de toutes parts, émises en
premier lieu par
les joueurs sélectionnés pour l’actuel tournoi et par les autres,
qui sont restés en Argentine, par des joueurs nationaux retraités,
par divers clubs, en premier lieu ceux des joueurs, dont le très
sélect Club de San Isidro, en banlieue nord-ouest de Buenos Aires,
la ville la plus chic, la plus riche peut-être de toute l’Argentine
et ce depuis l’époque coloniale, l’UAR, la fédération
argentine de rugby, a finalement retiré, au bout de seulement deux
jours, les sanctions temporaires qui frappaient, en attente du
conseil de discipline, les trois rugbymen auteurs de tweets
insultants, racistes, xénophobes et sexistes… Ils ne seront pas
poursuivis. Il
ne s’est rien passé !
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Les bonnes intentions de l’institution n’auront donc pas tenu très longtemps.
Toutefois
les trois joueurs incriminés ne participeront pas à la rencontre de
samedi contre les Wallibis, ni comme titulaires, ni comme
remplaçants. C’est un moindre mal.
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La
Nación,
qui avait été le quotidien le plus discret sur l’affaire lundi
dernier, se rattrape ce matin en publiant sur son site Internet une
demi-douzaine d’articles différents, dont un éditorial d’un
ancien capitaine des Pumas, Hugo Porta (voir la une), qui vient
défendre ses trois jeunes confrères sous prétexte que tout ça,
c’est vieux et qu’il faut passer à autre chose !
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Certes,
ces vieux tweets ne sont pas réapparus ainsi par miracle. Il est
plus que probable qu’il s’agit de représailles de certains
Argentins révulsés par le peu d’empressement des Pumas à
s’associer au deuil national pour la mort de Maradona. Le retrait
des sanctions sans même une audition des intéressés est
ahurissant. Le scandale avait largement débordé de l’Argentine.
Il avait éclaté un peu partout en ovalie, à commencer par
l’Australie, offensée puisqu’elle accueille la compétition, et
Paris, puisque le capitaine argentin joue toute l’année au Stade
Français.
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Pour
en savoir plus :
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín (et celui de Olé, le quotidien sportif du groupe)
lire l’article principal de La Nación
(1) Pour mes lecteurs sud-américains : « souvent femme varie, bien fol [fou] est qui s’y fie », une déclaration sexiste attribuée au roi de France François 1er (1494-1547) par… Victor Hugo (1802-1885), qui l’avait lui-même empruntée en partie à l’abbé-mémorialiste Brantôme (c. 1537-1614), dont la phrase apocryphe fut enrichie par le médecin Jean Bernier. Comme quoi, Twitter n’a pas inventé le retweet citation-pillage, il s’est contenté d’aggraver massivement le phénomène.