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Le mercredi 22 février 2023, à
18 h 30, à l’Ambassade argentine à Paris, 6 rue
Cimarosa (M° Boissière), je donnerai une conférence intitulée San
Martín et la France.
J'y montrerai quelques pépites encore inconnues
découvertes dans les archives qui existent en France
et qui sont longtemps restées inconnues.
Le général José de San Martín,
né en Argentine, le 25 février 1778, a en effet vécu une vingtaine
d’années en France où il est mort, sous la Seconde République, à
Boulogne-sur-Mer. Tous
les ans, à la date de son décès, chaque 17 août, un hommage lui
est rendu. Qui
passe inaperçu puisque on est encore à ce moment-là dans
les vacances d’été. Le
héros de l’indépendance de l’Amérique du Sud s’était en
effet exilé volontairement pour ne pas participer aux guerres
civiles qui ont ravagé les pays qu’il avait libérés,
l’Argentine, le Chili et
le Pérou, de 1812 à 1822
et pour
ne pas risquer non plus de
devenir l’otage d’une des factions en conflit.
Son nom a commencé à être
connu en Europe à partir de mai-juin 1817 lorsque la presse, d’abord
anglaise puis très rapidement continentale, a parlé d’une campagne
qui a rempli les
contemporains de stupeur : ce
général, jusque là traité comme un « seigneur de la
guerre » parmi tant d’autres dans de lointaines contrées,
avait, à la tête d’une
armée, traversé
les Andes, la chaîne de montagne connue alors comme la plus élevée
de la planète, et, grâce
à une bataille au nom imprononçable,
il avait libéré le
Chili, retombé deux ans auparavant sous le pouvoir des autorités
coloniales espagnoles.
Son épopée inspira à Théodore Géricault deux lithographies, qui ont intégré les collections du duc d'Aumale et se trouvent donc à Chantilly.
En France, au cours de ce printemps-là, Louis XVIII
régnait dans un contexte difficile puisque les Cent-Jours avaient
déchaîné la soif de vengeance des ultra-royalistes. San Martín
et les autres généraux des « insurgens »
« espagnols » en Amérique méridionale
n’y étaient donc pas en odeur de sainteté. Pourtant,
une certaine information
circulait dans des gazettes qui jouissaient d’une liberté relative
mais s’autocensuraient
de manière visible.
Après avoir renoncé à la vie
publique à Lima en
septembre 1822, San Martín
débarqua en Europe pour que sa fille de
huit ans puisse y recevoir
l’éducation soignée qui n’existait presque pas alors en
Amérique du Sud. Arrivé par Le Havre, le généralissime et ancien chef d'Etat s’installa d’abord à
Londres puis gagna Bruxelles et enfin Paris lorsque le
roi Louis-Philippe, qui ne cachait pas son admiration pour lui, lui
accorda un droit de séjour dans notre pays.
L’homme parlait et écrivait un
français distingué, presque sans faute et les témoins français
nous disent que sa prononciation, presque dénuée d'accent hispanique, les impressionnait.
Une partie de sa bibliothèque, qui constitue aujourd’hui le fonds
historique de la Bibliothèque provinciale qui porte son nom à
Mendoza, témoigne de cet
intérêt pour notre langue.
En guise d’hommage pour un
nouvel anniversaire de naissance qui tombera le samedi suivant, cette
conférence nous permettra de faire un grand tour dans les traces
très variées
que San Martín a laissées dans la documentation française et francophone.
L’entrée est libre et
gratuite, l’activité ouverte à tous.
Pour la bonne organisation de
la soirée, l’ambassade vous demande de signaler par avance votre venue en envoyant un mail à l'adresse indiquée sur l’affiche.
A Boulogne-sur-Mer, la maison où
il a rendu son dernier souffle est devenue un musée argentin sur la
terre de France. La visite est gratuite et elle vaut la peine, dès
lors que vous connaîtrez déjà un peu ce personnage hors normes. La
maison se situe dans la Grande-rue, à mi-pente, presque en face de
l'église Saint-Nicolas. Vous ne pouvez pas la manquer : un gigantesque drapeau argentin flotte au-dessus de la porte.
En bas, le long de la plage, sur le boulevard Sainte-Beuve, devant les "Buildings", à un jet de pierre de Nausicaa, le centre culturel consacré à la mer, s'élève depuis 1909 une statue équestre commandée pour le centenaire de l'Argentine à un sculpteur français (qui en a donc fait une sorte de Jeanne d'Arc, béatifiée cette année-là). Pendant la guerre, l'endroit a été méchamment bombardé, les habitations ont été entièrement détruites mais le monument a échappé comme par miracle à tous les projectiles.
© Denise Anne Clavilier
Sur place, mes livres qui portent sur l’Argentine, son histoire, sa mémoire et sa culture populaire seront disponibles à la vente.
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