"A bon entendeur, salut", dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Dans toutes les villes
d’Argentine et sous une chaleur accablante due à la vague caniculaire qui affecte le pays, des foules compactes sont sorties dans les rues, hier
tout au long de l’après-midi, pour protester contre la politique
de Javier Mileí. Le mot d’ordre avait été lancé début janvier
après la présentation au Congrès du projet de loi « Omnibus »,
ces 614 articles qui vendent l’État à l’encan et dérégulent
tous les secteurs de l’économie.
Foules massives à Buenos Aires
et dans certaines grandes villes comme La Plata ou Rosario, plus
clairsemée bien sûr dans les villes des provinces dépeuplées,
notamment celles du sud du pays.
A Buenos Aires, le lieu de rassemblement a été la place du Congrès non pas tant pour sa taille que pour sa symbolique : le projet de loi est actuellement examiné par les parlementaires en vue du débat qui doit avoir lieu à la chambre des Députés dans les jours qui viennent. Mileí n'a aucune majorité dans aucune des deux chambres constituant le Congrès de la Nation.
Côté grévistes, La Nación
estime que la mobilisation a raté. Cela reste à voir car on est en
pleine période estivale et les grèves, dans le secteur public, ne
pouvaient pas avoir les effets qu’elles auraient eus en pleine
période d’activité.
"Une demi-grève et une manifestation costaude qui ne changeront rien", dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
De très nombreux quotidiens, y compris les journaux locaux des provinces les plus éloignées de la capitale fédérale, ont arrêté leur choix sur la même photo pour illustrer leur une : une photo de Plaza del Congreso, à Buenos Aires, qui montre en plongée, au-dessus de la coupole du Congrès, la place couverte de monde à perte de vue.
"La CGT a mis en mouvement tout son appareil et menacé le gouvernement avec une grève de peu d'ampleur", dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Le gouvernement ne semble toutefois pas très impressionné. Il prétend vouloir continuer sur le même chemin, comme il est de tradition lorsqu’un gouvernement reçoit une gigantesque claque ! Faisons comme s’il ne s’était rien passé. En revanche, il faut relever un détail : les manifestants n’ont pas fait de gros dégâts sur leur chemin. Ils ont respecté les monuments patrimoniaux, ce qui n’a pas toujours été le cas notamment sous la mandat de Mauricio Macri, où la rage les avait poussé notamment à couvrir de slogans à la peinture les murs du Cabildo de Buenos Aires et de peinture la copie du Penseur de Rodin qui se trouve sur Plaza de Congreso. Il semblerait donc que la foule des manifestants soit restée très maîtrisée, très disciplinée, très consciente des enjeux pour la démocratie argentine qui vient de fêter, en demi-teintes, ses quarante ans.
A la mi-décembre, peu après la prestation de serment du nouveau président, je pensais que ce type de manifestation interviendrait à la rentrée, donc au mois de mars. Je n’avais pas imaginé que Mileí irait si vite pour détruire un siècle et demi de législation qui a construit l’Argentine démocratique d’aujourd’hui que le peuple n’attende pas la fin des vacances pour lui exprimer son rejet.
Pour aller plus loin :