mercredi 17 janvier 2024

Le nouveau Secrétaire d’État au Culte ne laisse pas grand-monde indifférent [Actu]

L'affreux jojo posant dans son bureau du Ministère
(le bâtiment ultra-moderne domine presque Plaza San Martín)


Au moment où Javier Mileí signait publiquement la lettre d’invitation en Argentine qu’il a officiellement adressée il y a quelques jours au Souverain Pontife, qui venait d’annoncer un projet de visite à son pays natal pour le second semestre de cette année, le chef de l’État a laissé sa ministre des Affaires étrangères nommer Francisco Sánchez (ci-dessus), un ancien député macriste, un protégé de Patricia Bullrich, la super-droitière ministre de la Sécurité. Jusqu’à présent, l’homme s’est distingué par sa militance en faveur du rétablissement de la peine de mort (dont il a publiquement déclaré qu’il souhaitait la voir appliquer à Cristina Kirchner – une façon radicale de se débarrasser de la cheffe alors charismatique de son opposition) et pour des déclarations incendiaires contre les trois religions révélées qui dominent le paysage spirituel traditionnel du pays : le Pape aurait fait « beaucoup de mal », le « sionisme domine[rait]  le monde » (elle est vieille, celle-là, et elle pue encore plus) et la planète courrait le risque d’être submergée par des « hordas islámicas » (il confond les adjectifs islamique et islamiste, ce qui n’est pas une confusion de détail et ne peut pas non plus, à ce niveau de responsabilité politique, être le résultat d’une ignorance ou d’une distraction).

Il y a quelques jours, ce triste sire a été nommé Secrétaire d’État au Culte, un poste gouvernemental qui, en Argentine, dépend de la diplomatie (à cause du concordat qui a autrefois uni le pays, toujours sans constitution, au Saint-Siège, bien avant l’unité italienne, donc quand le pape était encore un prince temporel). Bref, un reste de vieillerie diplomatique qui ne correspond plus à rien aujourd’hui.

Cet homme assez peu sympathique concentre la méfiance, pour ne pas dire le rejet des groupes et institutions religieux de tout le pays, à commencer par la Conférence épiscopale argentine qui se voit assez mal coopérer avec le bonhomme.

Bref, loin de chercher à calmer la situation politique en Argentine, Mileí et consorts font tout pour aggraver les dissensions et semer la discorde nationale.

Aujourd’hui, les deux grands quotidiens de droite publie chacun une interview où Sánchez présente des excuses et tente, comme la nouvelle ministre de l’Éducation nationale en France, de se sortir d’un scandale qui entache sa crédibilité et sa capacité politique à tenir sa charge. Il y prétend aussi n’avoir jamais tenu les propos qu’on lui reproche… avec raison !

© Denise Anne Clavilier


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