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Encouragé par les premières décisions de Trump (pourtant déjà retoquées par la justice fédérale américaine) et emporté dans ses propres délires, Mileí a prononcé hier à Davos un discours d’une rare violence contre tout ce qui ne correspond pas à ses convictions personnelles, donnant ainsi un exemple chimiquement pur d’une intolérance dictatoriale.
C’est ainsi qu’il a traité
toute pensée de gauche de "cancer de l’humanité" qu’il
fallait "éradiquer" (sic) et les couples homosexuels qui adoptent des
enfants de "pédophiles" (re-sic), en s’appuyant sur un procès
retentissant qui vient de s’achever en Georgie, aux États-Unis,
contre deux bourreaux d’enfants homosexuels. C’est peu dire qu’il
a surpris l’ensemble de la presse présente sur place !
Avec La Pensa, on est à l'extrême-droite catholique : la rédaction a préféré titrer sur l'éventuel accord le libre-échange avec les Etats-Unis Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Dans le flot du même discours, il a annoncé la fin prochaine de la catégorie pénale du féminicide (conçu comme un crime de « propriétaire » par un homme contre une femme) et de toutes les mesures de discrimination positive adoptées lors des mandats précédents pour faire progresser l’égalité professionnelle et économique entre femmes et hommes et pour intégrer les personnes LGBTQI+ dans la société, notamment dans les institutions publiques.
Ainsi donc l’Argentine ne délivrera plus de pièce d’identité
non binaire. Le système de santé ne prendra plus en charge les
protocoles psycho-médicaux de changement de sexe. Et bien entendu,
il n’y aura plus aucun quota d’inclusion des intéressés parmi
les salariés de l’État fédéral.
Dans ses propos délirants, seul le retrait des politiques finançant les traitements hormonaux et chirurgicaux est motivé par des nécessités économiques, l’État n’ayant selon lui pas vocation à dépenser ses sous pour régler les problèmes des minorités. Vieille rengaine dans sa bouche : ils n’ont qu’à se débrouiller seuls.
Le reste ne coûte pas un centime à l’État et n’est justifié que par des arguments dont sourd une haine tenace envers des personnes dont Mileí semble percevoir l’existence comme une menace existentielle contre sa propre condition masculine.
Le discours a été si véhément
que les quatre quotidiens nationaux reviennent sur l’info, dont les trois principaux en Une !
Sur son continent, l’Argentine était en effet leader dans le domaine du droit des femmes et des minorités.
D’autre part, le président argentin, encensé hier sur LCI, chez l'archipatelin Pujadas, et démoli à juste titre sur France 2 (Envoyé Spécial), n’a pas non plus oublié d’insulter une nouvelle fois Pedro Sánchez, le chef du gouvernement espagnol, présent lui aussi à Davos, où il a entre autres défendu le renforcement de la régulation européenne des réseaux sociaux afin que ceux-ci cessent d’être l’actuel égout à mensonges, à haine et à propositions antidémocratiques que Musk et Zuckerberg cherchent à renforcer. Il faut croire que Mileí est vraiment stupide ! Sánchez est l’un des dirigeants européens les plus favorables à l’accord entre l’Union Européenne et le Mercosur qui se traîne depuis des années sans aboutir. Or Mileí a aussi menacé de quitter le Mercosur si c’était là une condition pour négocier avec son copain de la Maison Blanche un traité de libre-échange bilatéral avec les États-Unis.
Pour aller plus loin :
Clarín a réservé son article en ligne à ses abonnés. Dans la version imprimée, l’information occupe deux pages pleines, avec une grosse photo de Mileí sur environ un quart de la page 8.