vendredi 24 janvier 2025

A Davos, Mileí annonce la fin de nombreux droits dans son pays [Actu]

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Encouragé par les premières décisions de Trump (pourtant déjà retoquées par la justice fédérale américaine) et emporté dans ses propres délires, Mileí a prononcé hier à Davos un discours d’une rare violence contre tout ce qui ne correspond pas à ses convictions personnelles, donnant ainsi un exemple chimiquement pur d’une intolérance dictatoriale.

C’est ainsi qu’il a traité toute pensée de gauche de "cancer de l’humanité" qu’il fallait "éradiquer" (sic) et les couples homosexuels qui adoptent des enfants de "pédophiles" (re-sic), en s’appuyant sur un procès retentissant qui vient de s’achever en Georgie, aux États-Unis, contre deux bourreaux d’enfants homosexuels. C’est peu dire qu’il a surpris l’ensemble de la presse présente sur place !

Avec La Pensa, on est à l'extrême-droite catholique :
la rédaction a préféré titrer sur l'éventuel accord
le libre-échange avec les Etats-Unis
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Dans le flot du même discours, il a annoncé la fin prochaine de la catégorie pénale du féminicide (conçu comme un crime de « propriétaire » par un homme contre une femme) et de toutes les mesures de discrimination positive adoptées lors des mandats précédents pour faire progresser l’égalité professionnelle et économique entre femmes et hommes et pour intégrer les personnes LGBTQI+ dans la société, notamment dans les institutions publiques.

Ainsi donc l’Argentine ne délivrera plus de pièce d’identité non binaire. Le système de santé ne prendra plus en charge les protocoles psycho-médicaux de changement de sexe. Et bien entendu, il n’y aura plus aucun quota d’inclusion des intéressés parmi les salariés de l’État fédéral.

"Mileí a frappé très fort contre les politiques de
genre et s'en prend maintenant aux quotas", dit le titre
à mi-hauteur, à gauche
Quant à la photo, elle est réservée au film Emilie Pérez
multinominé aux Oscars et sa vedette transgenre
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Dans ses propos délirants, seul le retrait des politiques finançant les traitements hormonaux et chirurgicaux est motivé par des nécessités économiques, l’État n’ayant selon lui pas vocation à dépenser ses sous pour régler les problèmes des minorités. Vieille rengaine dans sa bouche : ils n’ont qu’à se débrouiller seuls.

Le reste ne coûte pas un centime à l’État et n’est justifié que par des arguments dont sourd une haine tenace envers des personnes dont Mileí semble percevoir l’existence comme une menace existentielle contre sa propre condition masculine.

Le discours a été si véhément que les quatre quotidiens nationaux reviennent sur l’info, dont les trois principaux en Une !

Même politique éditoriale à La Nación :
"A Davos, Mileí a prononcé un discours
chargé d'accusations", dit le titre
(à mi-hauteur, à droite, à côté de la photo)
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Sur son continent, l’Argentine était en effet leader dans le domaine du droit des femmes et des minorités.

D’autre part, le président argentin, encensé hier sur LCI, chez l'archipatelin Pujadas, et démoli à juste titre sur France 2 (Envoyé Spécial), n’a pas non plus oublié d’insulter une nouvelle fois Pedro Sánchez, le chef du gouvernement espagnol, présent lui aussi à Davos, où il a entre autres défendu le renforcement de la régulation européenne des réseaux sociaux afin que ceux-ci cessent d’être l’actuel égout à mensonges, à haine et à propositions antidémocratiques que Musk et Zuckerberg cherchent à renforcer. Il faut croire que Mileí est vraiment stupide ! Sánchez est l’un des dirigeants européens les plus favorables à l’accord entre l’Union Européenne et le Mercosur qui se traîne depuis des années sans aboutir. Or Mileí a aussi menacé de quitter le Mercosur si c’était là une condition pour négocier avec son copain de la Maison Blanche un traité de libre-échange bilatéral avec les États-Unis.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de La Nación
Clarín a réservé son article en ligne à ses abonnés. Dans la version imprimée, l’information occupe deux pages pleines, avec une grosse photo de Mileí sur environ un quart de la page 8.