lundi 2 décembre 2013

Simon Bajour, violoniste mis à l'index [Actu]

Les papiers découverts il y a quelques semaines dans les sous-sols d'un immeuble de la Défense à Buenos Aires commencent à parler (voir mon article du 9 novembre 2013). Hier, Página/12 consacrait un de ses articles à l'un des artistes mis à l'index par la Dictature selon des critères précis que ces documents secrets mettent en lumière.

Le musicien en question est Szymsia Bajour, juif polonais né en 1928 et arrivé en Argentine en 1939, lorsque l'Argentine restait l'un des rares pour ne pas dire le seul pays qui accueillait encore les réfugiés, notamment juifs, pour lesquels même la frontière des Etats-Unis était fermée...

Bajour avait été violoniste dans l'orchestre de Carlos Di Sarli avant de passer chez Astor Piazzolla, avec lequel il avait enregistré Adiós Nonino en 1961. Après quoi, il avait choisi de rejoindre Cuba et d'intégrer l'Orchestre Symphonique de l'île pour soutenir la révolution castriste. Rien d'étonnant à ce que les militaires au pouvoir en Argentine en 1976 l'ait jugé indésirable, vu l'idéologie qui était la leur.

Hier, Página/12 dressait son portrait, avec l'aide de ses enfants et de sa veuve, qui l'avait connu dans la banlieue de Buenos Aires en 1950, à la Sociedad Española de Valentín Alsina, où l'orchestre de Di Sarli animait un bal...

Revenu en Argentine dès 1984, aussitôt après la fin de la Dictature militaire, pour entrer dans l'orchestre du Teatro Colón, l'opéra de Buenos Aires, Szymsia Bajour est décédé dans son premier pays d'adoption en 2005.

Aujourd'hui, au Centre pour la Mémoire Haroldo Conti, la famille Bajour participera à un temps d'hommage aux artistes interdits pendant la Dictature, au sein de l'ex-Esma, avenue du Libertador, à Palermo. Juan Tata Cedrón sera du nombre des artistes et intellectuels qui animeront la rencontre.

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