dimanche 8 décembre 2013

Il y a trente ans : les souvenirs de Ricardo Alfonsín et de Estela de Carlotto [Actu]

"Au seul président capable de nous démontrer que
tout ce qu'on nous apprend à l'école peut être vrai !"
A Raúl Alfonsín, avec gratitude et affection
Quino, 31 octobre 1988
(Traduction Denise Anne Clavilier)

Dans le cadre des célébrations du trentième anniversaire du retour à la démocratie, qui sera fêté mardi en grande pompe, Página/12 publie ce matin deux interviews, celle de Ricardo Alfonsín, député radical (assez virulent) et fils du premier président de la récupération démocratique, et celle de Estela de Carlotto, la présidente, sympathisante kirchneriste, de Abuelas de Plaza de Mayo. Tous deux racontent "leur" 10 décembre 1983, le premier dans l'entourage immédiat du président qui prenait possession de sa charge, la seconde dans la foule qui l'acclamait, sur Plaza de Mayo, alors qu'il prononçait son discours inaugural depuis le balcon du Cabildo, ce balcon duquel le 25 mai 1810 on avait proclamé l'abolition de la vice-royauté, l'abolition de l'Ancien Régime et la constitution d'un gouvernement collégial révolutionnaire, qu'on allait appeler Primera Junta (voir mes articles sur la Semaine de Mai, dans la rubrique Petites Chronologies, en partie médiane de la Colonne de droite).

Raúl Alfonsín, le 10 décembre 1983, sur le balcon du Cabildo
En bas, la foule sur Plaza de Mayo
au fond, la colonnade française de la cathédrale de Buenos Aires

Bilan d'un mandat présidentiel avec ses hauts et ses bas, avec ses réussites et ses échecs et surtout avec ses difficultés que l'on a tendance à minimiser ou à ignorer trente ans plus tard de la part du député, avec quelques étonnantes phrases de gratitude à l'égard de Cristina pour son attitude envers son père vieillissant et malade. Ricardo Alfonsín avoue aujourd'hui qu'il a été surpris par la vague de popularité qui s'est manifestée autour du souvenir de son père au moment des funérailles (voir mes articles à ce propos).

Bilan de trente ans de vie démocratique où les pouvoirs publics, justice et police, n'auront finalement jamais pris en charge ce qui leur revenait dans un Etat de droit : la recherche des disparus et des enfants volés. Abuelas reste l'enquêteur en chef, malgré l'âge de plus en plus avancé des militantes qui s'épuisent dans ce combat depuis tant et tant d'années.

Pour aller plus loin :