Dans le cadre des célébrations du trentième anniversaire du retour à la démocratie, qui sera fêté mardi en grande pompe, Página/12 publie ce matin deux interviews, celle de Ricardo Alfonsín, député radical (assez virulent) et fils du premier président de la récupération démocratique, et celle de Estela de Carlotto, la présidente, sympathisante kirchneriste, de Abuelas de Plaza de Mayo. Tous deux racontent "leur" 10 décembre 1983, le premier dans l'entourage immédiat du président qui prenait possession de sa charge, la seconde dans la foule qui l'acclamait, sur Plaza de Mayo, alors qu'il prononçait son discours inaugural depuis le balcon du Cabildo, ce balcon duquel le 25 mai 1810 on avait proclamé l'abolition de la vice-royauté, l'abolition de l'Ancien Régime et la constitution d'un gouvernement collégial révolutionnaire, qu'on allait appeler Primera Junta (voir mes articles sur la Semaine de Mai, dans la rubrique Petites Chronologies, en partie médiane de la Colonne de droite).
Raúl Alfonsín, le 10 décembre 1983, sur le balcon du Cabildo En bas, la foule sur Plaza de Mayo au fond, la colonnade française de la cathédrale de Buenos Aires |
Bilan
d'un mandat présidentiel avec ses hauts et ses bas, avec ses
réussites et ses échecs et surtout avec ses difficultés
que l'on a tendance à minimiser ou à ignorer trente ans
plus tard de la part du député, avec quelques
étonnantes phrases de gratitude à l'égard de
Cristina pour son attitude envers son père vieillissant et
malade. Ricardo Alfonsín avoue aujourd'hui qu'il a été
surpris par la vague de popularité qui s'est manifestée
autour du souvenir de son père au moment des funérailles
(voir mes articles à ce propos).
Bilan
de trente ans de vie démocratique où les pouvoirs
publics, justice et police, n'auront finalement jamais pris en charge
ce qui leur revenait dans un Etat de droit : la recherche des
disparus et des enfants volés. Abuelas reste l'enquêteur
en chef, malgré l'âge de plus en plus avancé des
militantes qui s'épuisent dans ce combat depuis tant et tant
d'années.
Pour
aller plus loin :