Statue de Rosas en plein Palermo, là où se trouvait autrefois le caserón (sa luxueuse et imposante résidence privée) |
A Buenos Aires, Palermo, c'est LE quartier des espaces verts par excellence. Et pourtant, les espaces verts, ce n'est pas ce qui manque dans la capitale argentine.
Le
quartier a été fondé dans la seconde partie du XIXème
siècle, sous l'impulsion de Domingo Faustino Sarmiento (1811-1888),
qui voulait détruire le souvenir de son ennemi politique, Juan
Manuel de Rosas (1793-1877). Cela n'a pas vraiment réussi, en tout cas sur le long terme ! Rosas est en plein retour en grâce depuis la restauration démocratique et constitutionnelle de décembre 1983. Récemment, une nouvelle station de métro a été baptisée de son nom (malheureusement pour le sens historique des Portègnes, cette station se trouve en plein quartier de Villa Urquiza, baptisé ainsi du nom de son vainqueur de 1852, le général Urquiza).
Une hymne historique à la gloire de Rosas en 1839 |
En
effet, Palermo reste profondément lié à l'histoire du
Restaurateur, comme Rosas se faisait appeler car il avait restauré
les lois et l'ordre civil à sa façon, violente et sectaire, en
mettant fin en 1829 puis à nouveau en 1835 à la guerre civile qui
avait succédé à la révolution indépendantiste.
Ou plutôt,
il était parvenu à mettre sous le boisseau le conflit dans la
Province de Buenos Aires en imposant l'ordre fédéral sur tout son
territoire.
Ce qui est actuellement un quartier était autrefois la propriété privée immense où il vivait du temps où il était le très contesté et très despotique Gouverneur de la Province de Buenos Aires et le maître du port qui commandait l'entrée des marchandises étrangères dans le territoire de la Confédération Argentine. Ce vaste territoire qui longe la courbe du Río de la Plata au nord de la ville doit beaucoup à un architecte paysager de génie, français de naissance et qui se fit naturaliser argentin, Carlos Thays (1849-1934), l'un de ces savants naturalistes qui vinrent en Argentine mettre en valeur le patrimoine botanique (beaucoup d'entre eux étaient français, formés sous le règne de Louis XVI puis sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire). Directeur des espaces verts à Buenos Aires de 1881 à 1913, c'est lui qui dessina, sous l'impulsion de Sarmiento (1), le Parque 3 de Febrero, le plus important ensemble de jardins de Palermo, avec notamment le jardin botanique où se trouve toujours sa maison à deux pas de Plaza Italia. C'est lui aussi qui aménagea ou réaménagea la plupart des parcs et jardins du nord, du sud et de l'ouest de l'actuelle Buenos Aires, en pleine époque de la Grande Immigration qui devait aider à donner forme à ce que nous appelons aujourd'hui le tango...
Notre
journée commencera donc, après le petit-déjeuner buffet, avec un exposé de
ma part sur les tenants et les aboutissants de cet épisode crucial
de la formation de l'actuelle République Argentine. Nous nous
mettrons ensuite en route pour le nord de la ville, vers le métro Plaza Italia, et nous visiterons
le somptueux quartier des ambassades, qui jouxte la Plaza Grand-Bourg,
découverte la veille lors de notre journée consacrée à San
Martín (1778-1850).
Le candombe fédéral présidé par Rosas et dona Encarnación, son épouse d'après Martín Boneo. Ce tableau daté de 1845 est exposé au Museo Histórico Nacional de Buenos Aires |
Palermo
est un quartier riche en musées tous plus intéressants les uns que
les autres. Chacun restera donc libre de privilégier un thème
plutôt qu'un autre (une liste sera fournie pour aider au choix).
C'est aussi à Palermo que l'on a retrouvé il y a peu les vestiges
du célèbre Cafe de Hansen, un lieu où le tango a connu des heures
fastes, sous le règne des musiciens de la Guardia Vieja (voir mon article du 27 décembre 2008) à ce propos.
Après
une partie de programme libre, nous pourrons nous retrouver tous
ensemble pour faire un tour dans cet ex-campus militaire qui est
devenu un espace dédié aux Droits de l'Homme : l'ex-Esma,
Ecole supérieure de mécanique de la Marine qui servit sous la
Dictature militaire (1976-1983) de centre clandestin de détention et
de torture. Aujourd'hui, chaque pavillon abrite un centre culturel
avec expositions, concerts et conférences. Chaque ONG des droits de
l'homme a le sien, le plus connu d'entre eux étant ECuNHi, Espacio
Cultural Nuestros Hijos (espace culturel Nos Enfants) animé par
Madres de Plaza de Mayo et dirigé par la folcloriste Teresa Parodi.
Le
déjeuner de ce jour est compris dans le programme. Nous le
partagerons dans un bistrot local au milieu des Portègnes qui
travaillent dans le secteur.
La pizza argentine n'est jamais individuelle. Elle se partage et elle vous nourrit convenablement ! |
En
soirée, nous irons nous régaler d'un concert selon ce que l'affiche
nous offrira ce soir-là : comme le savent mes fidèles
lecteurs, les concerts de musique populaire (les shows comme on dit
là-bas) se donnent dans des restaurants, des cafés ou des centres
culturels de quartier qui proposent juste avant le spectacle une
carte bon marché de spécialités traditionnelles (pizzas à
partager - para compartir, empanadas ou chaussons à la viande, tostadas ou
croque-monsieur, guisos ou ragoûts, grillades et salades...)
*
* *
Le
Roman national argentin, voyage culturel, solidaire et humain est un
séjour à Buenos Aires, que vous propose l'agence de tourisme
équitable et solidaire Human Trip du 24 avril au 8 mai 2014, pour
2740 € TTC par personne (inscriptions ouvertes jusqu'à la fin
janvier).
Pendant
tout le séjour, nous serons au Monserrat Apart Hotel (quatre
étoiles) : nous y disposerons de chambres équipées
d'une kitchenette des plus commodes. Ce mode d'hébergement permet
d'équilibrer le budget et le régime alimentaire de chacun (c'est
beaucoup moins cher et beaucoup plus sain que de prendre tous ses
repas au restaurant dans les conditions aménagées par le secteur touristique local !)
Vous pouvez consulter les conditions
d'hébergement sur le site Internet de cet hôtel situé en
centre-ville. Le Monserrat Apart Hotel dispose aussi d'une page Facebook. Le site Internet comme le Facebook reflètent la réalité
de l'établissement que j'ai pris la peine de visiter
personnellement.
Le
programme complet du séjour est disponible en format imprimable sur
mon site Internet et en lecture en ligne sur le site de l'agence
Human Trip (destination Argentine), laquelle est à votre disposition pour répondre à toutes vos
questions (conditions de vente, modalités de paiement et
d'inscription et toutes les autres questions techniques).
Nous avons disposé tout au long du séjour plusieurs soirées libres pour qu'entre autres, les danseurs de tango
puissent s'adonner librement à leur passion chorégraphique...
*
* *
Grâce
à son correspondant sur place, Human Trip peut vous offrir des
extensions vers d'autres destinations, en Argentine ou dans les pays
limitrophes, à votre guise, à l'intérieur des dates prévues (vous
pouvez sauter des chapitres, comme font certains en lisant un
bouquin), soit avant l'arrivée du groupe, le 25 avril, soit après
son départ le 7 mai.
L'agence
est à votre service pour vous construire un programme sur mesure.
Contactez-la par mail (info@humantrip.fr)
ou par téléphone (04 86 11 01 71).
Pour
en savoir plus sur le quartier, cliquez sur son nom dans le bloc Pour
chercher, para buscar, to search, ci-dessus.
Vous
pouvez faire de même pour retrouver dans ce blog tous les articles
relatifs à la figure de Juan Manuel de Rosas, personnage historique
de grande importance.
Il
est particulièrement présent dans le manifeste de Juan Carlos
Cáceres, dont j'ai fait l'adaptation aux Editions du Jasmin pour le
public francophone : Tango Negro.
Il
en sera aussi question dans la conférence que je donnerai le 7 janvier 2014 à la Maison de l'Argentine à Paris.
(1) Pendant le gouvernorat de Rosas (1835-1852), Sarmiento avait choisi l'exil politique. Cet ancien instituteur, théoricien et praticien de génie de l'école primaire, se fit alors nommer chargé de mission par le gouvernement chilien pour aller étudier les systèmes d'enseignement en vigueur aux Etats-Unis, en Angleterre et en France. C'est ainsi qu'il tomba en admiration devant Central Park à New York et les jardins dont Londres et Paris s'ornaient déjà dans les années 1840. Le Parrque 3 de Febrero doit donc beaucoup à New York et aux deux grandes capitales européennes. Rien d'étonnant par conséquent si c'est à un architecte botaniste français que ce savant autodidacte a donné la mission de doter la capitale argentine d'un parc digne de ce qu'il considérait être les plus belles villes de son temps.
(1) Pendant le gouvernorat de Rosas (1835-1852), Sarmiento avait choisi l'exil politique. Cet ancien instituteur, théoricien et praticien de génie de l'école primaire, se fit alors nommer chargé de mission par le gouvernement chilien pour aller étudier les systèmes d'enseignement en vigueur aux Etats-Unis, en Angleterre et en France. C'est ainsi qu'il tomba en admiration devant Central Park à New York et les jardins dont Londres et Paris s'ornaient déjà dans les années 1840. Le Parrque 3 de Febrero doit donc beaucoup à New York et aux deux grandes capitales européennes. Rien d'étonnant par conséquent si c'est à un architecte botaniste français que ce savant autodidacte a donné la mission de doter la capitale argentine d'un parc digne de ce qu'il considérait être les plus belles villes de son temps.