Plaza San Martín et le monument central |
Le
Roman national argentin, voyage culturel, solidaire et humain est le
titre du séjour à Buenos Aires, que l'agence de tourisme équitable
et solidaire Human Trip vous propose du 24 avril au 8 mai 2014, pour
2740 € TTC par personne (inscriptions ouvertes jusqu'à la fin
janvier).
Pendant
tout le séjour, nous serons au Monserrat Apart Hotel, classé quatre
étoiles en Argentine (très bon 3 étoiles en Europe) : nous y disposerons de chambres équipées
d'une kitchenette des plus commodes, qui nous permettront
d'équilibrer autant notre budget que notre régime alimentaire
(beaucoup moins cher et beaucoup plus sain que de manger deux fois
par jour au restaurant !) Vous pouvez prendre connaissance des
conditions d'hébergement en consultant le site Internet de cet hôtel
de centre-ville et sa page Facebook. Récemment, je l'ai personnellement visité en
compagnie du représentant de Human Trip dans la capitale argentine : la présentation
Web reflète bien la réalité (l'établissement offre, comme vous le verrez, un service
de petit-déjeuner en buffet à volonté au rez-de-chaussée et une
piscine avec jacuzzi au dernier étage...).
Plaza Grand-Bourg En haut l'Institut. Image centrale : Monumento al Abuela Eterno (Cliquez sur la photo pour une meilleure résolution) |
Après
la découverte de ce que fut la Révolution de Mai (premier jour), la vie sous
l'empire colonial (jour 2) et la visite à Luján, haut-lieu de l'identité
nationale argentine en plein milieu de la pampa, la veille, nous consacrerons ce
lundi 25 avril 2014 à un personnage-clé de l'histoire nationale : le
général José de San Martín, en qui les Argentins voient le Père
de la Patrie (Padre de la Patria).
Né dans l'actuelle Province de
Corrientes en février 1778, il a été formé en Espagne où il a
fait une brillante carrière militaire jusqu'à l'été 1811 lorsque,
confronté à la probable défaite de la révolution des droits de
l'homme dans la Péninsule occupée par les armées napoléoniennes, il décida de partir en Amérique
continuer cette lutte pour l'abolition de l'Ancien Régime. Arrivé à
Buenos Aires en mars 1812 (voir mon article du 9 mars 2012 à ce
propos), il consacra plus de dix ans de dur labeur à la libération
du sud du sous-continent jusqu'au Pérou dont il fonda l'indépendance
en juillet 1821. Au milieu de tous les hommes politiques et officiers de cette
période agitée, San Martín se détache par sa sobriété, son peu de
goût pour l'exercice du pouvoir politique, sa détestation des
gouvernements militaires, son dévouement aux idéaux de liberté,
d'égalité et de fraternité, découvert en France et en français à Toulon, et son amour de la culture et des
arts...
J'ai
raconté cette vie singulière et exemplaire dans une biographie
parue il y a un an aux Editions du Jasmin et que j'ai présentée en
septembre aux officiers du Régiment des Grenadiers à cheval (RGC) à
Palermo (voir mon article du 7 septembre 2013 à ce propos) :
San Martín, à rebours des conquistadors (voir le lien dans la
Colonne de droite ou la page Livres de mon site Internet).
Après
le petit-déjeuner et afin de mettre en place les repères
historiques nécessaires à l'appréhension du personnage, je ferai au groupe un exposé sur sa vie et son œuvre
(causerie que j'ai déjà eu l'occasion de faire à Toulouse et
Roquebrune-sur-Argens et que je donnerai aussi début février au
salon du livre de Montereau).
Par la suite, notre journée se déroulera en
majeure partie dans l'immense quartier de Palermo où sont installées
deux des plus importantes institutions qui lui sont consacrées :
le Musée du Régiment des Grenadiers à Cheval, prestigieux et très populaire régiment d'élite
qui exerce la mission d'escorte officielle du Chef de l'Etat et des
personnalités officielles, et l'Institut National Sanmartinien, qui,
fondé comme une sorte de temple du culte de San Martín en 1936, a entamé il y
a peu sa mue qui le transformera peu à peu centre de recherche et de vulgarisation historique.
Le
musée, niché dans la caserne principale du régiment (qui dispose
aussi d'autres garnisons, à Yapeyú, cité natale du héros, et à
San Lorenzo, où eut lieu le seul combat qu'il mena sur le sol
argentin), abrite un certain nombre de pièces historiques dont son chapelet, plusieurs épées et une très
émouvante feuille de service du temps où il n'était encore qu'un
jeune capitaine des plus méritants... Et surtout, dès l'entrée à main droite, sous la garde de deux grenadiers en uniforme de parade, le cimeterre du général, que les Argentins appellent el sable corvo...
En 1843, Juan Bautista Alberdi, l'un des trois grands maîtres à penser de l'Argentine indépendante, a pu voir et approcher de près cette arme fameuse, qu'il a décrite en ces termes (tirés du manuscrit de mon prochain livre) :
A la tête de ce petit musée (les musées de Buenos Aires sont modestes en comparaison des nôtres), une jeune femme passionnée et très compétente qui prend elle-même en charge les visites des très nombreuses classes qui défilent toute la semaine durant en provenance de tout le pays. Le musée bénéficie d'une muséographie moderne et interactive, avec des bornes qui donnent accès à des reconstitutions historiques virtuelles fines et adaptées autant aux adultes qu'aux enfants. Ce sont ces derniers qui forment pourtant le gros du public (San Martín est un personnage incontournable des programmes scolaires).
En 1843, Juan Bautista Alberdi, l'un des trois grands maîtres à penser de l'Argentine indépendante, a pu voir et approcher de près cette arme fameuse, qu'il a décrite en ces termes (tirés du manuscrit de mon prochain livre) :
"Là, dans un angle de la pièce, reposait impassiblement
pendue au mur la glorieuse épée qui changea un jour la face de l'Amérique occidentale. J'ai eu le
plaisir de la toucher et de l'examiner à mon goût, elle est
ex-cessivement courbe, assez courte, la poignée sans enjolivures, en
un mot à la mode vulgairement appelée maure. Elle est
admirablement conservée : ses gros passants sont jaunes,
ou-vragés, et le fourreau qui la porte est d'un cuir noir granuleux
semblable à celui du sanglier. La lame est entièrement lisse, sans
vernis ni aucun ornement."
(Alberdi, traduit par Denise Anne Clavilier)
A la tête de ce petit musée (les musées de Buenos Aires sont modestes en comparaison des nôtres), une jeune femme passionnée et très compétente qui prend elle-même en charge les visites des très nombreuses classes qui défilent toute la semaine durant en provenance de tout le pays. Le musée bénéficie d'une muséographie moderne et interactive, avec des bornes qui donnent accès à des reconstitutions historiques virtuelles fines et adaptées autant aux adultes qu'aux enfants. Ce sont ces derniers qui forment pourtant le gros du public (San Martín est un personnage incontournable des programmes scolaires).
Des
hauteurs de Palermo, nous nous dirigerons ensuite vers la Plaza
Grand-Bourg, le coin le plus authentiquement parisien de Buenos Aires (en ce qui concerne l'architecture), le long de
l'avenue Libertador (autre titre de San Martín), où se font face le siège social de l'Instituto Nacional
Sanmartinianno et le Monumento al Abuelo Eterno (monument au
Grand-Père Eternel), première représentation du héros où
l'artiste ait tenté de l'humaniser, loin des statues équestres
stéréotypées, dont on a tant et tant d'exemples ailleurs...
L'Institut a été fondé en 1936 par un historien qui était venu
faire sa thèse en Sorbonne avant la guerre de 14-18 et le Monument
date, lui, de l'année San Martín (1950), centenaire de sa mort à
Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais (17 août).
Tout autour de
Plaza Grand-Bourg (du nom de la maison que le général avait achetée
à Evry pendant son exil en France), s'étend un grand espace vert
incroyablement paisible, eu égard à la proximité de Avenida del Libertador. Sous les arbres, en arc-de-cercle autour du Monument au Grand-Père, sont alignés les statues en pied des généraux de l'Armée des Andes, le fait
d'armes le plus spectaculaire de San Martín.
Il y a deux ans, sur l'épaule du général Las Heras (1), j'avais remarqué ce joli nid d'hornero, petit passereau hyper-actif dont l'Argentine a fait son oiseau national (photo ci-dessus)...
Il y a deux ans, sur l'épaule du général Las Heras (1), j'avais remarqué ce joli nid d'hornero, petit passereau hyper-actif dont l'Argentine a fait son oiseau national (photo ci-dessus)...
Très patriotes, les zoziaux portègnes !
Au
milieu de ce programme à Palermo, nous ferons une pause déjeuner
dans un restaurant où j'aurai pris la précaution de nous réserver une
table. Ce sera un repas simple, au milieu des gens qui travaillent
dans le coin... La meilleure façon de connaître la vraie cuisine de
Buenos Aires, celle qu'on ne sert jamais aux touristes.
Dans
la seconde partie de notre programme, nous reviendrons vers notre
hôtel en passant par Plaza San Martín dans le quartier de
Retiro, somptueuse place aux arbres majestueux et obèses, les
traditionnels ombús, qui n'est autre que l'ancienne plaza de toros
(2) de la Buenos Aires coloniale, d'où sa forme oblongue
caractéristique. Y flâner en admirant les arbres et en écoutant
les oiseaux est un bonheur indicible...
Un des magnifiques ombús de Plaza San Martín... |
Notre
dernière étape sanmartinienne sera une halte dans l'église de La
Merced où celui qui, en septembre 1812, n'était encore que le
Commandant de l'Escadron des Grenadiers à Cheval a épousé Remedios
de Escalada, une toute jeune fille de la meilleure société
coloniale dont le père était déjà un indépendantiste déclaré
(voir mon article du 19 septembre 2012)... La Merced était l'église
où la famille célébrait tous ses temps forts, c'est aussi celle où
se réunissaient les soldats patriotes pour réclamer sur leurs armes
la bénédiction de la Sainte Vierge (Nuestra Señora de La Merced).
L'autre grand général de l'indépendance, Manuel Belgrano, y déposa
les trophées de sa première campagnes contre les troupes
absolutistes... Depuis ces événements, l'église a été érigée
en paroisse (ce territoire dépendait auparavant de la cathédrale,
toute proche). Aujourd'hui, elle a reçu en plus la dignité de
basilique.
* * *
Le
programme complet du séjour est disponible :
en format imprimable sur
mon site Internet
et en lecture en ligne sur le site de l'agence Human Trip, qui est à votre disposition pour répondre à toutes vos
questions (conditions de vente, modalités de paiement et
d'inscription et toutes les autres questions techniques).
Notre programme prévoit d'ores et déjà plusieurs soirées libres pour permettre entre autres choses aux danseurs de tango de s'adonner librement à leur passion
chorégraphique...
* * *
Grâce
à son correspondant sur place, Human Trip peut vous offrir des
extensions vers d'autres destinations, en Argentine ou dans les pays
limitrophes, à votre guise, à l'intérieur des dates prévues (vous
pouvez sauter des chapitres, comme on fait parfois en lisant un
bouquin), soit avant l'arrivée du groupe, le 25 avril, soit après
son départ le 7 mai.
L'agence
est à votre service pour vous construire un programme sur mesure.
* * *
Pour
aller plus loin :
voir
le site Internet du RGC, le Régiment des Grenadiers à Cheval (le
musée dispose d'une page sur le site)
se
connecter à la page Facebook du RGC
voir
le site Internet de l'Institut National Sanmartiniano (INS), qui s'est refait récemment une beauté (toute l'architecture du site a été modernisée, il était temps !)
Pour
en savoir plus sur San Martín en français :
Cliquez
sur son nom dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search,
ci-dessus pour faire remonter l'ensemble des articles de ce blog qui
le concerne.
Pour
accéder à l'ensemble des articles relatifs à ce voyage, cliquez
sur le nom de l'agence dans le bloc Pour chercher.
(1)
Les restes de Las Heras reposent dans une urnes, placée derrière le
mausolée de San Martín, dans la cathédrale de Buenos Aires (voir
le programme du 25 avril, premier jour de notre parcours).
Symétriquement à l'urne de Las Heras, on trouve dans cette chapelle
les restes de Tomás Guido, l'autre grand héros de l'épopée
transcontinentale sanmartinienne.
(2)
La tauromachie est l'un des usages espagnols qui a été aboli dès
le début de la révolution un peu partout en Amérique du Sud. Cette
abolition a été prioritaire sur toute autre. Libérer les bovins a
paru plus important aux contemporains que d'en finir avec
l'esclavage !