Non, il ne s'agit pas de Napoléon ! |
Hier,
je vous parlais d'une émission historique animée par Pacho
O'Donnell, historien très controversé et ultra-militant
kirchneriste bien en cour : ¿Qué hubiera pasado? consacré
au combat de San Lorenzo et en particulier à l'accident qui faillit
coûter la vie à José de San Martín, quand dès l'assaut, son
cheval fut abattu par l'ennemi et lui jeté à terre, avec le cadavre
de sa monture qui lui recouvrait la jambe et l'empêchait de se relever.
Aujourd'hui,
alors que la ville de San Lorenzo revit, dans l'allégresse générale,
cet épisode-clé de l'histoire argentine, je voulais vous présenter
ce qui est sans doute le meilleur documentaire de Canal Encuentro sur
cet événement : il s'agit d'un moyen métrage qui reconstitue
l'action militaire, avec des explications cartographiques et des
analyses politico-tactiques en voix off.
Contrairement
à ¿Qué hubiera pasado?, qui joue quelque peu sur l'histoire fiction, puisque
le principe de l'émission est d'envisager ce qui se serait passé si
tel ou tel événement n'avait pas eu lieu, ici, la recherche porte
sur la vraisemblance historique dans un sens très proche de ce
qu'est l'histoire pour nous, une démarche de science humaine avec
son exigence méthodologique. L'acteur qui incarne San Martín est
crédible (1).
L'intégralité
de ce documentaire a été mise en ligne sur Youtube (j'intègre ci-dessus cette vidéo à mon blog par facilité de manipulation pour mon lecteur, car le même moyen métrage est accessible sur le propre site du producteur, à savoir
Canal Encuentro – cliquez sur le lien précédent et régalez-vous).
Ce
film a aussi été distribué en format DVD, à titre gracieux, par
Página/12, en cadeau avec l'édition du 17 août 2009 (Día de San
Martín), avec l'aide de Canal Encuentro, de l'INCAA (2), de l'Unsam (3) et de Telecom, et c'est grâce à cette opération bonus que je l'ai
découvert et apprécié puisque j'étais à Buenos Aires ce jour-là
(et je peux vous assurer qu'en passant devant le kiosque à journaux
du coin, je n'ai pas hésité deux secondes ce matin-là ! Il
faut dire que je connaissais déjà bien la signification de ce jour
férié, j'avais donc l'œil aux aguets).
Sur
Canal Encuentro, il est possible aussi, dans certaines conditions
juridiques et géographiques, de télécharger quelques émissions
gratuitement, dans la limite des droits territoriaux de la chaîne,
tant et si bien que depuis l'Europe, il se peut que vos tentatives
échouent. Il n'en reste pas moins que le site Internet de la chaîne
propose une documentation accessible de tous les coins du monde,
comme cette interview de Leandro Ipiña, le réalisateur du Combate
de San Lorenzo, sur les phases préparatoires et post-production de
son film, à lire dans le texte sur le site de Educar, en vous aidant
le cas échéant du traducteur en ligne Reverso, dont vous trouverez
le lien permanent dans la rubrique Cambalache en bas de la Colonne de
droite de ce blog.
Sur la page du site télévisuel, les enseignants
trouveront aussi quelques outils pédagogiques sur le thème de San
Martín et de San Lorenzo, dont ils peuvent s'inspirer pour conjuguer
en classe les apprentissages historiques et linguistiques. Une
excellente façon d'intéresser les élèves en innovants grâce à
des sujets qui leur feront voir du pays !
(1)
Je le dis en faisant un effort d'objectivité et en me rappelant
l'effet produit par ce docu-fiction avant que je me lance dans mes
propres recherches sur le personnage historique et son époque. Car
maintenant, aucun comédien ne réussira sans doute plus jamais à me
convaincre pleinement : à force de consulter les documents
historiques, de la propre main de San Martín, je me suis fait une
idée prégnante de l'homme, du timbre de sa voix, de sa gestuelle,
de sa physionomie et je ne peux plus me laisser gagner par la
subjectivité dramaturgique d'un artiste, quelque soit son talent. Et
de ce côté-là, c'est bien dommage. Mais d'un autre côté, quel
émerveillement que de découvrir ce personnage de l'intérieur grâce
aux documents qui nous sont restés de lui et de ses contemporains,
témoins ou co-acteurs de son épopée révolutionnaire.
(2)
Institut national argentin du cinéma et des arts audiovisuels, dont
le directeur était à l'époque l'actuel Secrétaire d'Etat à la
Culture, Jorge Coscia.
(3)
Université Nationale San Martín, qui a fourni les conseillers
scientifiques à la production. C'est là qu'enseigne Felipe Pigna,
dont je vous parlais hier, et qu'il publie ses meilleurs ouvrages
(des anthologies d'archives commentées).