Hier
matin, lors d'un consistoire public, le Pape François a créé les
dix-neufs cardinaux dont il avait annoncé les noms à l'angélus du
12 janvier dernier. Parmi les dix-neufs nouveaux princes de l'Eglise
(1) l'archevêque de Buenos Aires, Monseigneur Mario Poli.
Les
journaux nationaux argentins de ce matin s'en font l'écho à des
places et dans des proportions variables d'un titre à l'autre.
D'autant
plus qu'hier, c'était aussi le deuxième anniversaire d'un tragique
accident de train, qui a fait cinquante-deux morts et huit cents
blessés au cœur de Buenos Aires, des gens qui, pour la majorité
d'entre eux, partaient travailler et empruntaient donc l'une des
lignes ville-banlieue les plus fréquentées du pays. Un accident dû,
on l'a su tout de suite, à des causes des plus évitables (de graves
négligences dans la gestion de l'entreprise privée concessionnaire
du service) (2). La tragédie del Once, comme on la surnomme à Buenos
Aires, a donné lieu, hier, à différentes cérémonies, à la gare
elle-même, sur Plaza de Mayo avec un rassemblement pour demander
justice et à la cathédrale où l'un des évêques auxiliaires a
présidé une messe. Ce triste anniversaire a aussi suggéré au Pape
une missive de soutien aux familles des victimes, où il parle du
peuple de Buenos Aires et d'Argentine en disant nous (3).
La
quotidien qui met le plus en vedette l'accession de Monseigneur Poli
à la dignité cardinalice est, une fois n'est pas coutume, La
Prensa. Comparez avec la une de La Nación, c'est instructif !
Página/12
traite l'affaire en profondeur, avec une analyse de Washington Uranga
(qui se partage désormais le sujet en alternance avec Elena
Llorente), mais l'événement n'apparaît nulle part sur la une.
L'article de Clarín a été confié à Sergio Rubín (un journaliste
compétent sur la question) mais à l'heure où j'écris la une du
journal n'est pas encore publiée sur son site Internet. Et La Nación
a confié cette tâche à sa correspondante sur place, à Rome,
Elisabetta Picqué, elle aussi très à son affaire sur ces
questions.
Extrait de L'Osservatore Romano, du 24 et 25 février 2014 Monseigneur Mario Poli a pris dimanche après-midi possession de son titre cardinalice de saint Robert Bellarmin de Rome |
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Clarín
lire
l'article de La Prensa
Sur
la tragédie de la Gare Once :
lire
l'entrefilet de Clarín reproduisant tout (ou partie) de la lettre du
Pape aux familles des victimes.
(1)
Une expression qui a désormais fait son temps dans la culture
catholique. C'est une très bonne chose pour la clarté du message évangélique
mais le rédacteur francophone, qui hait viscéralement la
répétition, la regrettera amèrement. Il va falloir trouver autre
chose pour conserver notre richesse lexicale à moins d'étendre
aussi l'option pour la pauvreté à l'expression écrite !
(2)
"responsables
irresponsables",
selon les propres termes que Monseigneur Bergoglio avaient employés
le 24 février 2012, lors de la première messe célébrée pour les
victimes, et qu'il rappelle dans le message envoyé de Rome aux
familles.
(3)
nuestra historia como pueblo.