Affiche de l'exposition |
Jusqu'au 18 juin, à San
Juan, dans le splendide musée provincial des Beaux Arts Franklin
Rawson, se tient une passionnante exposition de peinture et d'objets
historiques qui célèbre le bicentenaire de la Traversée des Andes
par le général José de San Martín (1778-1850) et l'armée
chilo-argentine qu'il a levée dans la province de Cuyo dont celle de
San Juan faisait alors partie, en vue de libérer le Chili voisin du
joug colonial espagnol.
L'exposition s'organise
autour de trois pôles :
- l'iconographie de San Martín, de l'armée des Andes et de quelques uns de ses commandants et leur évolution dans le temps, depuis les premières représentations jusqu'à nos jours, avec en particulier des œuvres à voir absolument des peintres Fidel Roíg Matóns et de Antonio Berni, mais aussi les grands classiques de l'imagerie argentine, dus au pinceau du peintre chilien Pedro Subercaseaux (dont les tableaux illustrent encore aujourd'hui tous les livres d'histoire et les manuels scolaires),
- la cartographie des Andes, puisque cette expédition libératrice du Chili fut aussi l'occasion d'entamer un travail de relevé précis qui n'avait jamais été accompli pendant toute la période coloniale,
- l'exposition d'objets ayant appartenu à San Martín : une parure de lit écarlate mais au style spartiate, des cornes à poudre et à boire, un nécessaire à mate portatif (le général était tout aussi amateur de cette boisson que tous ses compatriotes), une longue vue...
Une exposition à laquelle
ont concouru de nombreux musées de tout le pays pour rassembler en
un même lieu cinquante pièces particulièrement significatives.
L'année dernière, en
août, j'ai eu la chance de visiter ce MPBA Franklin Rawson, guidée
par l'un des conservateurs et accompagnée par le directeur de
l'Alliance Française locale. J'en garde un souvenir ébloui, celui
d'un des musées les plus modernes et les mieux organisés qu'il
m'est été donné d'admirer en Argentine... Le bâtiment lui-même,
de facture très contemporaine et très fonctionnel, veut le détour.
L'affiche du film le plus récent ne parle que de coucheries. Quelle décadence ! Et pour un homme aussi pudique que San Martín, quel manque d'égard pour sa mémoire... |
Ce soir, de 21h à 23h, le
musée propose une projection cinématographique en souvenir du
Passage des Andes : El Santo de la Espada, le film-culte sur San
Martín, sorti en 1970 et réalisé par Leopoldo Torre Nilsson, avec,
dans le premier rôle, le grand acteur et comédien Alfredo Alcón.
Le 8 juin à la même
heure, le musée projettera Nuestra Tierra de Paz, un film de 1939 de
Arturo S. Mom, toujours consacré à San Martín (interprété par
Pedro Tocci)
Le 15 juin, ce cyclen
baptisé El Cruce de los Andes – La Odisea, programme un autre
long-métrage, beaucoup plus récent (1992) : El general y la
fiebre, de Jorge Coscia (l'ancien Secrétaire d'Etat à la Culture,
dans le gouvernement de Cristina Kirchner), où l'on voit San Martín
revivre son passé depuis son lit de souffrance, en 1814, à Córdoba,
où il se remettait d'une violente maladie qui l'avait saisi à
Tucumán quelques mois auparavant. C'est Rubén Stella qui incarne le
héros.
Ce vendredi soir se
tiendra au Museo de Bellas Artes Franklin Rawson la Noche de los
Museos, de 19h à 23h.
Pour en savoir plus :
consulter la page de l'exposition sur le site Internet du musée.