La vice-présidente (en fauteuil) avait revêtu un poncho du plus bel effet ! Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
La crise économique
continue à attrister le paysage argentin et affecte cette année la
célébration du 25 Mai, fête nationale argentine. La consommation
reste en deuil et continue de baisser de mois en mois, creusant un
peu plus les écarts sociaux.
Les homélies des Te Deum
en ont été marquées à la cathédrale de Buenos Aires, où
officiait le cardinal Poli, primat d'Argentine, devant le couple
présidentiel, le gouvernement au grand complet et l'équipe
municipale (tous de la même couleur politique depuis dix-huit mois)
comme à la cathédrale de Santa Fe où la messe était célébrée
par le président de la Conférence épiscopale. Dans un commentaire
centré sur la lecture évangélique du jour, Mario Poli a glissé
quelques rappels sur la paupérisation des couches sociales les plus
vulnérables et évoqué tous ceux qui, dans le pays, manquent de
travail, de ressources et d'accès aux biens matériels et culturels
nécessaires à une vie plus digne d'un beau pays comme l'Argentine.
Monseigneur Arancedo,
quant à lui, évoquant la vertu d'espérance, il en est venu à
parler de la crise de confiance qui traverse le pays et à appeler
lui aussi au dialogue, à la rencontre respectueuse par-delà les
différences idéologiques...
Le Premier ministre s'est
déclaré en plein accord avec les prélats puisque le Gouvernement
serait en train de travailler nuit et jour à la réduction de la
pauvreté, même s'il s'écoule beaucoup de temps entre les promesses
d'investissement (1) et l'amélioration sensible de la situation
économique.
Là-dessus, l'archevêque
de La Plata, Héctor Aguer, qui a le chic de faire des déclarations
provocatrices contre la gauche, y est allé de sa petite fantaisie en
faisant des commentaires, hors de propos, sur l'actualité judiciaire
récente, en critiquant le Gouvernement qui s'est empressé de
rectifier la loi sur les remises de peine en réaction à un arrêt
de la Cour Suprême (cf. mon article du 11 mai 2017) et a condamné une loi votée par la Chambre
provinciale qui fixe à 30 000 le nombre des victimes de la dernière
dictature dont il ne veut pas qu'on la qualifie de
civico-militaire... Il y a quelques années, j'ai vu cet
homme de près. Il ne respire pas la chaleur humaine... Un peu ennuyeux pour
un ministre du Dieu d'amour. Et puis, balancer de tels propos dans
ces circonstances, c'est mettre le feu aux poudres...
Très étonnant dans ce journal : la photo de une est consacrée à Cristina et non pas au président Macri Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Et la Tupac Amaru a achevé
le tableau en publiant (on n'en attendait pas moins d'eux) la lettre
manuscrite que le Pape François a envoyée à Milagro Sala dans sa
prison à Jujuy. Le Saint Père ne fait que répondre à une lettre
de la détenue qui se plaignait à lui de mauvais traitements qu'elle
subit derrière les barreaux. Comme d'habitude, peu soucieux de
l'emploi partisan que pourront en faire des organismes comme Tupac
Amaru ou Madres de Plaza de Mayo, il a écrit comme il écrit à une
personne emprisonnée. Et bien entendu, la chose est interprétée
comme une prise de position en faveur de la députée et hostile au
Gouvernement à part.
On a connu des 25 de Mayo
plus consensuels...
Pour en savoir plus :
sur les homélies :
lire l'article de Página/12 sur le discours de Monseigneur Poli
lire l'article de Página/12 sur celui de Monseigneur Aguer
lire l'article de La Prensa sur le discours de Mario Poli
lire l'article de La Prensa sur celui de Héctor Aguer
lire l'article de La Nación sur l'homélie de Monseigneur Poli
lire l'article de La Nación sur celle de Monseigneur Aguer
lire le texte de l'homélie de Monseigneur Poli grâce à l'agence AICA qui le reproduit en
intégralité
sur les péripéties de
l'affaire Milagro Sala
A noter que sur ces
sujets, Clarín n'avait pas grand chose à dire dans son édition de
ce vendredi.
(1) L'Argentine vient de
recevoir coup sur coup deux délégations européennes de chefs
d'entreprise accompagnant leur chef d'Etat : visite de la
présidente suisse puis du président italien.