Ce
matin, Página/12 fait sa une sur les réformes du droit du travail
en préparation au sein de l'exécutif argentin et analyse les
composantes des projets présentés :
- réduction des cotisations patronales et des indemnisations de licenciement,
- restriction des recours à la justice du travail (souvent traitée de mafia par le président Mauricio Macri),
- assouplissement de la loi des 8 heures de travail par jour pour permettre aux entreprises d'allonger les journées des salariés, ce qui revient sur de nombreux droits acquis par les salariés depuis le retour à la démocratie (1983).
Le
projet de loi ajoute cependant une mesure nouvelle : un congé
de paternité de 15 jours.
Il est très probable que l'idée du gouvernement soit de rabaisser les droits des salariés pour parvenir enfin à attirer les capitaux étrangers, qui est un effort, jusqu'à présent assez vain, affiché dès le début du mandat actuel.
Il est très probable que l'idée du gouvernement soit de rabaisser les droits des salariés pour parvenir enfin à attirer les capitaux étrangers, qui est un effort, jusqu'à présent assez vain, affiché dès le début du mandat actuel.
Le
lecteur français aura une nette impression de déjà vu, celle des
ordonnances de la loi travail récemment signées par Emmanuel
Macron. Avec une différence de taille toutefois. Le salarié
argentin dispose de beaucoup moins de droit que son homologue
français ou européen. Pour prendre un seul exemple, son droit à
congés payés est lié à son ancienneté dans l'entreprise et on
commence avec seulement deux semaines. Il faut rester cinq ans chez
le même employeur pour avoir droit à plus. On imagine quelle triste
situation est celle des travailleurs transférés de société en
société au gré des fusions-acquisitions, des fermetures de sites,
des faillites et de toute la volatilité qui marque le monde de
l'entreprise, grosse ou petite, depuis une vingtaine d'années.
Hormis
Página/12, les quotidiens consacrent peu d'énergie à analyser le
projet gouvernemental. Ils préfèrent analyser la situation des
partenaires sociaux et les rapports de force qui se sont établis
entre eux et le gouvernement.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de La Prensa sur les rapports entre la CGT et le ministre
du Travail
lire
l'article de La Nación sur le même sujet
lire
l'article en vidéo de La Nación sur les décisions de Mauricio Macri et la
faible marge de liberté dont il dispose pour faire repartir
l'économie de son pays
lire
l'article de Clarín sur les recommandations du ministre du Travail
qui appellent les syndicats à avoir l'esprit ouvert (on a déjà
entendu cela ailleurs, non ?)
Ajout du 4 novembre 2017 :
lire l'article de Página/12 sur la prise de position de la CGT qui rejette le projet de réforme du droit du travail.
Ajouts du 9 novembre 2017 :
lire l'article de La Nación sur la position prise par la CGT contre la réforme envisagée
lire l'article de Página/12 sur l'avis émis par un expert indépendant qui conseille l'ONU sur les réformes du droit du travail qui se produisent dans plusieurs pays fragilisés par la crise économique mondiale.
Ajouts du 14 novembre 2017 :
lire l'article de Página/12 sur la prise de position du nouveau président de la Conférence Episcopale d'Argentine, Mgr Oscar Ojea, qui a rappelé l'un des grands axes de la doctrine sociale de l'Eglise : le travail n'est pas une marchandise
lire l'entrefilet de La Prensa
lire l'article de La Nación
lire l'article de La Prensa sur la seconde journée de réflexion sur la justice du travail et la compétitivité où l'inflation de litiges est comparée à un cancer qui tue à petit feu la compétitivité du pays - cette journée était présidée par le ministre de la Justice !
Ajout du 4 novembre 2017 :
lire l'article de Página/12 sur la prise de position de la CGT qui rejette le projet de réforme du droit du travail.
Ajouts du 9 novembre 2017 :
lire l'article de La Nación sur la position prise par la CGT contre la réforme envisagée
lire l'article de Página/12 sur l'avis émis par un expert indépendant qui conseille l'ONU sur les réformes du droit du travail qui se produisent dans plusieurs pays fragilisés par la crise économique mondiale.
Ajouts du 14 novembre 2017 :
lire l'article de Página/12 sur la prise de position du nouveau président de la Conférence Episcopale d'Argentine, Mgr Oscar Ojea, qui a rappelé l'un des grands axes de la doctrine sociale de l'Eglise : le travail n'est pas une marchandise
lire l'entrefilet de La Prensa
lire l'article de La Nación
lire l'article de La Prensa sur la seconde journée de réflexion sur la justice du travail et la compétitivité où l'inflation de litiges est comparée à un cancer qui tue à petit feu la compétitivité du pays - cette journée était présidée par le ministre de la Justice !