Sur la une de La Prensa : les grilles de la base navale de Mar del Plata s'est transformée en cloisons à ex-voto avec ces dizaines de chapelets en plastique... |
Le
silence obstiné des pouvoirs publics qui s'abstiennent de
reconnaître la mort de l'équipage du ARA San Juan, ne déclarent
pas le deuil national, ne présentent pas de condoléances aux
familles, est en train de faire perdre la raison aux familles
qui attendent et dont certaines, stimulées par les rapports officiels distillés par les autorités militaires, recommencent à espérer que les leurs vont
être retrouvés sains et saufs.
L'épouse
d'un des disparus, qui s'est rendue hier comme à son habitude depuis la tragédie au carré des officiers, a ainsi raconté qu'elle s'est fait agresser par certains membres d'autres familles. Que lui reprochent-ils ? De ne plus croire à la survie de l'équipage. Il a
fallu l'exfiltrer de la pièce pour éviter la rixe généralisée. Les gens deviennent superstitieux...
La
sœur d'un autre marin entame une grève de la faim pour tenter
d'obliger l'Etat-Major et le Gouvernement à prendre leurs
responsabilités.
Le
nombre de parents des disparus grossit chaque jour sur la base navale
car ce sont maintenant les gens qui vivent très loin qui viennent soutenir
une belle-sœur, des neveux, une cousine, une nièce et des
petits-neveux...
Comment
ce gouvernement, pourtant censé par ailleurs et composés de gens
intelligents, peut-il rester à ce point insensible à la douleur des
gens et aussi aveugle sur le danger politique de se déconsidérer
complètement aux yeux de nombreux civils et de la quasi-totalité
des militaires des trois armes dans lequel il s'enfonce chaque jour ?
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Página/12 sur la situation humaine sur la base navale
de Mar del Plata
lire
l'article de La Prensa sur l'agression dont a été victime une
épouse au carré des officiers
lire
l'entrefilet de La Prensa sur la grève de la faim de la sœur d'un
sous-marinier.