Bilingüe – Bilingue
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Es
una nota en modo 2.0 (Skype) que me hizo Nolo Correa en vez de la
nota que me hubiera hecho en uno de sus programas en el aire en
Buenos Aires en agosto o septiembre próximo, ya que el General
Manuel Belgrano es su prócer preferido. Pero la crisis sanitaria
está impidiéndome viajar a la Argentina, Francia está saliendo
poco a poco de la paralisis y el Gran Buenos Aires queda en una
cuarentena estricta. Había que arreglar las cosas de otra manera, lo
que se consiguió a través de Skype el lunes pasado.
Esta
nota, la armé con varios documentos históricos tomados de mis
trabajos de investigación y fotos originales mías en el patio de
Santo Domingo en CABA (ver arriba) y en el museo de transporte de Luján que
visité el año pasado con amigos sanmartinianos y belgranianos.
Agregué una estrofa de un gato patriotico que compuso Carlos Gardel
allá por el Centenario: El Sol del 25. El Zorzal lo grabó dos
veces, en el 1917 y el 1930. Al escuchar ambas versiones, se nota la amplitud de su evolución
artistica y vocal.
Desde esta mañana, a las 7 y media, más o menos
el momento en el que se fue Belgrano, está en línea este video de
40 minutos en mi canal Dailymotion.
Il
y a deux cents ans aujourd’hui, le 20 juin 1820, bien avant le
lever du soleil hivernal sur la pire journée pour Buenos Aires de
toute cette décennie indépendantiste qui s’achevait, le général
Manuel Belgrano mourait à tout juste cinquante ans, vaincu par le
cancer et la pleurésie. Son décès allait passer inaperçu en ce
jour où, à la forteresse San Miguel, se succédaient rien moins que
trois gouverneurs de la province en moins de vingt-quatre heures.
Pour
marquer cette date symbolique en ces temps où les rassemblements
restent impossibles tant en France qu’en Argentine et où les
voyages transocéaniques ne peuvent même plus être envisagés (1),
Nolo Correa m’a fait l’interview que le 17 août dernier, lorsque
je lui avais annoncé la préparation de la première biographie en
français de sa figure historique préférée, Manuel Belgrano, il
s’était promis de réaliser cette année. Lundi dernier, en fin de
matinée pour lui, dans l’après-midi pour moi, nous avons
enregistré par Skype et tout au long de la semaine, j’ai préparé
la bande-son avant de la monter en vidéo sur une sélection de
documents historiques et de photographies que j’ai prises à Buenos
Aires et à Luján.
Cette vidéo d’une quarantaine de minutes est en ligne depuis ce matin
sur ma chaîne Dailymotion pour tous mes lecteurs, passés, présents
et futurs, ceux de la biographie de Manuel Belgrano et ceux de ce
blog, Barrio de Tango.
Parce
que je voulais un petit accompagnement musical, je suis allée
chercher une perle dans ce répertoire très varié de musique
populaire qui évoque les grands événements historiques et dont
ici, en Europe, nous n’avons pas la moindre idée. Et comme
mercredi prochain, ce sera le 85e
anniversaire de la mort de Carlos Gardel, j’ai choisi un gato
(chanson et danse rurale) qu’il a composée alors que l’Argentine
préparait les fêtes de son centenaire en 1910 : El Sol del 25
(le soleil du 25 [mai]). Ce gato patriotique, on en connaît deux
enregistrements de lui : l’un en 1917 (ça gratouille comme il
faut pour l’époque) et l’autre en 1930. Les deux versions de la
même strophe montrent toute l’amplitude de l’évolution
artistique qui fut la sienne dans une vie encore plus courte que
celle de Belgrano et qui s’interrompit accidentellement sur la
piste de l’ancien aérodrome de Medellín.
Voici
le texte de cette seconde strophe du Soleil du 25 mai et sa traduction en français :
Al
pueblo, al gauchaje
hace
el entusiasmo
temblar
de coraje.
Y
hasta parece
que
la estatua 'e Belgrano
se
estremeciese…
Al
blanco y al celeste
de
tu bandera...
contempla
victoriosa la cordillera (bis)
Le
peuple, tous ces gauchos
l’enthousiasme
les fait
frémir
de bravoure.
On
dirait même
que
la statue d' Belgrano (2)
est
prise de frissons.
Aux
couleurs blanche et céleste
de
ton drapeau (3)
contemple
la cordillère victorieuse (bis) (4)
Traduction
© Denise Anne Clavilier
Pour
aller plus loin :
voir
l’ensemble de la chaîne qui compte à présent 5 vidéos, trois en
français (dont une conférence sur Belgrano) et deux en espagnol.
(1)
La semaine dernière, j’ai reçu un mail de la compagnie aérienne
qui m’annonçait l’annulation de mon voyage prévu en août
prochain comme tous les ans.
(2)
Celle qui domine la Plaza de Mayo et que l’on voit à la fin de lavidéo.
(3)
Allusion au fait que Belgrano a créé le drapeau national dont, en
raison de l’anniversaire de sa mort, c’est aujourd’hui la fête
mais cela Carlos Gardel ne l’a jamais su. La fête du drapeau a été
instituée pendant la guerre civile espagnole parce que les habitants
de l’Argentine commençaient à se diviser à l’image de ce qu’il
se passait dans leurs pays d’origine en Europe : fascisme,
nazisme, stalinisme, franquisme, anarchisme en Espagne et démocratie
qui survivait dans une poignée de pays.
(4)
La structure poétique peut ici donner lieu à plusieurs
traductions : on ne sait pas très bien qui est le sujet du
verbe contemplar ni qui est victorieuse (la cordillère ou le
drapeau, qui est féminin en espagnol). L’allusion aux Andes est
double ici : victoires de Belgrano à Tucumán et à Salta,
respectivement en 1812 et 1813, puis Traversée des Andes par
San Martín en 1817. Ce n’est pas très clair, mais c’est
joli tout de même… Surtout chanté par Carlos Gardel !