vendredi 19 juin 2020

Une bonne nouvelle : le panier alimentaire de base a légèrement baissé [Actu]

Sur le front de l’inflation, ce sont plutôt des bonnes nouvelles : les deux paniers de référence établis par l’INDEC marquent une inflexion très nette.

Synthèse des prix relevés
à Buenos Aires et sa grande ceinture
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Le prix moyen du premier, qui rassemble des produits alimentaires de base, a baissé de 0,1 % en mai par rapport au mois d’avril. C’est très faible mais c’est le première fois depuis longtemps que l’on voit un taux négatif s’inscrire dans les tableaux de l’INDEC, dont les données ne semblent plus contestées (1).

Quant au second, qui intègre des biens et services de première nécessité hors alimentation, il augmente en moyenne de 1,1 %, ce qui est plus faible que l’inflation globale qui s’élevait en mai à 1,5 %.

Au milieu des très mauvaises nouvelles du point de vue sanitaire (2) avec des chiffres de contagion et de décès qui montent en pointe très brutale depuis le début du mois (3) alors que l’Argentine va fêter demain la fête du Drapeau et le bicentenaire de la mort de son créateur, le général Manuel Belgrano, ces informations, commentées hier dans la presse, apportent un peu d’espoir pour l’avenir.

Quant à Daniel Paz et Rudy, ils ont trouvé une solution redoutable de simplicité ce matin, à la une de Página/12, une solution que nous pourrions aussi adopter en Europe. La voici.


Le président de la grande distribution :
Les restrictions, ça suffit !… Laissez les gens sortir pour faire des courses. Tout est bloqué. Ceux qui doivent mourir, qu’ils meurent mais l’économie, il faut qu’elle vive !
La journaliste :
Pour augmenter vos ventes, vous avez essayé de baisser les prix ?
Le président :
Non mais ça va pas la tête ! Vous n’avez aucune sensibilité ou quoi ?
Traduction © Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :



(1) Sous ce gouvernement de gauche, on n’a pas encore vu refleurir les enquêtes parallèles menées par des instituts privés qui donnaient des chiffres et des montants astronomiques pour démentir les données officielles.
(2) Le taux de mortalité reste toutefois en-dessous de celui d’un pays comme la France avec 954 morts à ce jour sur une population globale de 46 millions d’habitants. Et le décompte est aussi proche de la réalité qu’il peut se faire en pleine crise (il prend déjà en compte les décès survenant dans les pensions de personnes âgées).
(3) Parmi les personnes atteintes, on compte plusieurs personnalités politiques, plus nombreuses à droite qu’à gauche. Parmi ces malades en vue, se trouve un ténor de la majorité, maire dans la banlieue de Buenos Aires, qui a dû être hospitalisé et que ses médecins s’apprêtent à envoyer en soins intensifs s’il ne répond pas dans les quelques heures qui viennent au traitement par injection de plasma à anticorps qui lui est administré depuis deux jours. Aujourd’hui, on déplore aussi la mort d’un médecin, le premier à décéder de cette maladie dans le pays. Il exerçait dans la province de Chaco, une province pauvre où l’épidémie fait des ravages malgré le caractère rural et très peu urbanisé de la région.