Sur le front de l’inflation, ce sont plutôt des
bonnes nouvelles : les deux paniers de référence établis par
l’INDEC marquent une inflexion très nette.
Synthèse des prix relevés à Buenos Aires et sa grande ceinture Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Le
prix moyen du premier, qui rassemble des produits alimentaires de
base, a baissé de 0,1 % en mai par rapport au mois d’avril.
C’est très faible mais c’est le première fois depuis longtemps
que l’on voit un taux négatif s’inscrire dans les tableaux de
l’INDEC, dont les données ne semblent plus contestées (1).
Quant
au second, qui intègre des biens et services de première nécessité
hors alimentation, il augmente en moyenne de 1,1 %, ce qui est
plus faible que l’inflation globale qui s’élevait en mai à
1,5 %.
Au
milieu des très mauvaises nouvelles du point de vue sanitaire (2)
avec des chiffres de contagion et de décès qui montent en pointe
très brutale depuis le début du mois (3)
alors que l’Argentine va fêter demain la fête du Drapeau et le
bicentenaire de la mort de son créateur, le général Manuel
Belgrano, ces informations, commentées hier dans la presse,
apportent un peu d’espoir pour l’avenir.
Quant
à Daniel Paz et Rudy, ils ont trouvé une solution redoutable de
simplicité ce matin, à la une de Página/12,
une solution que nous pourrions aussi adopter en Europe. La voici.
Le
président de la grande distribution :
Les
restrictions, ça suffit !… Laissez les gens sortir pour faire
des courses. Tout est bloqué. Ceux qui doivent mourir, qu’ils
meurent mais l’économie, il faut qu’elle vive !
La
journaliste :
Pour
augmenter vos ventes, vous avez essayé de baisser les prix ?
Le
président :
Non
mais ça va pas la tête ! Vous n’avez aucune sensibilité ou
quoi ?
Traduction
© Denise Anne Clavilier
Pour
aller plus loin :
lire
l’article de Página/12
lire
l’article de La Prensa
(1)
Sous ce gouvernement de gauche, on n’a pas encore vu refleurir les
enquêtes parallèles menées par des instituts privés qui donnaient
des chiffres et des montants astronomiques pour démentir les données
officielles.
(2)
Le taux de mortalité reste toutefois en-dessous de celui d’un pays
comme la France avec 954 morts à ce jour sur une population globale
de 46 millions d’habitants. Et le décompte est aussi proche de la
réalité qu’il peut se faire en pleine crise (il prend déjà en
compte les décès survenant dans les pensions de personnes âgées).
(3)
Parmi les personnes atteintes, on compte plusieurs personnalités
politiques, plus nombreuses à droite qu’à gauche. Parmi ces
malades en vue, se trouve un ténor de la majorité, maire dans la
banlieue de Buenos Aires, qui a dû être hospitalisé et que ses
médecins s’apprêtent à envoyer en soins intensifs s’il ne
répond pas dans les quelques heures qui viennent au traitement par
injection de plasma à anticorps qui lui est administré depuis deux
jours. Aujourd’hui, on déplore aussi la mort d’un médecin, le
premier à décéder de cette maladie dans le pays. Il exerçait dans
la province de Chaco, une province pauvre où l’épidémie fait des
ravages malgré le caractère rural et très peu urbanisé de la
région.