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Après un mois d’avril aux
schémas inhabituels et franchement effrayants pour
le second mois consécutif,
voilà que l’inflation mensuelle de mai, relevée
par l’INDEC, revient à
une structure un peu plus proche de celle
des mois qui
ont précédé le pic de
mars 2022.
Le taux d’augmentation
n’en reste pas
moins difficilement
supportable avec ses
5,1 % de moyenne générale, toutes rubriques confondues.Infographie tirée du rapport de l'INDEC
Synthèse générale du mois de mai 2022
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Les différences entre les
rubriques elles-mêmes ont
été un peu réduites par
rapport au mois dernier.
Il y a 3,1 points de différence entre la rubrique affectée
par la pire inflation, en
l’occurrence celle de la
santé avec une moyenne nationale de 6,2 %, et celle qui affiche
le taux le
plus modeste du mois,
les services de téléphonie et d’Internet à 3,1 %. On reste
encore loin du dernier mois tranquille : celui de février dont
le 4,7 % avait pourtant
déjà affolé les
Argentins (avec raison,
d’ailleurs).
Synthèse des variations analysées par l'INDEC Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Tout cela nous indique assez bien
que l’accélération de l’inflation depuis trois mois est liée à
la situation internationale et n’est rien d’autre qu’une des
innombrables et terribles conséquences de l’agression lancée
par Poutine contre
l’Ukraine qui ne lui a rien fait et contre laquelle ce
type est prêt à
sacrifier la planète entière, y compris des pays dont les
gouvernements ne lui étaient vraiment
pas hostiles !
Sur douze mois glissants,
l’inflation annuelle atteint désormais les 60 % en
Argentine. Un chiffre
aussi
catastrophique politiquement
qu’économiquement,
puisque le gouvernement
actuel symbolisait
à son arrivée, juste avant le premier confinement,
l’alternance à la droite ultra-libérale qui avait déjà
précipité le pays dans une énième inflation déchaînée. Or
malgré la pandémie, ce nouveau gouvernement
semblait parvenir à juguler le
monstre destructeur.
"Avec 5,1% en mai, l'inflation reste très élevée et au marché noir, le [dollar] bat un record : 224 pesos [pour 1 dollar] Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
La rubrique des boissons
alcooliques et le tabac, qui avait décollé en avril, semble être
maintenant sortie
de son délire éthylique. En mai, elle n’affiche plus (si l’on
ose ainsi s’exprimer)
qu’un plus raisonnable 5,7 %. Quant à l’alimentation (hors
alcool), elle présente un taux inférieur à la moyenne nationale :
seulement 4,4 % sur un mois.
"L'inflation dépasse déjà les 60% annuels et [au marché noir], le dollar bat un nouveau record : 224 pesos" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Sur le plan géographique, les
variations entre régions restent limitées. Elles vont de 5,6 au
Nord-Ouest (Tucumán, Salta, Jujuy, Santiago del Estero, etc.) à
4,8 pour le Grand Buenos Aires, dont il est tout
à fait exceptionnel qu’il
remporte la dernière place dans ce classement à l’envers. Tant
mieux pour les Portègnes et les banlieusards, ça leur fait des
vacances !!!
Synthèse des variations régionales Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Quand
on examine les variations régionales en détail, l’on
retrouve cependant
des chiffres cauchemardesques comme ce 16,5 % d’augmentation
dans la rubrique
des loisirs et des activités culturelles dans le nord-ouest ou ce
12,3 % dans celle des
chaussures à Cuyo (Mendoza, San Juan, San Luis).
Une du 8 juin : "Brutale honnêteté" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Cette information
que l’on attendait depuis plusieurs jours et qui avait
été devancée dans la presse par des nombreuses études de cabinets
privés aux résultats similaires est projetée
en une par toute la presse, y compris Página/12
qui fait porter la responsabilité
du désastre à la grande
distribution dont l’un des grands patrons, président de la chaîne
de supermarchés La Anónima, avait osé faire des mots d’esprit
sur le sujet il y a une semaine. A la question d’un journaliste,
« Que faites-vous face
à l’inflation ? »,
il avait osé répondre : « On fait travailler
l’étiqueteuse », ce qui lui avait valu un raz-de-marée de
condamnations sur les réseaux sociaux et dans les rangs de la
gauche.
"Une blague lourdingue", dit le gros titre du 9 juin |
Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa