mercredi 15 juin 2022

Dans son ascension de l’Aconcagua, l’inflation fatiguerait-elle ? [Actu]

Pour une fois, pas besoin de traduire.
L'explication du jeu de mots est cachée
dans l'article ci-dessous !
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Après un mois d’avril aux schémas inhabituels et franchement effrayants pour le second mois consécutif, voilà que l’inflation mensuelle de mai, relevée par l’INDEC, revient à une structure un peu plus proche de celle des mois qui ont précédé le pic de mars 2022. Le taux d’augmentation n’en reste pas moins difficilement supportable avec ses 5,1 % de moyenne générale, toutes rubriques confondues.

Infographie tirée du rapport de l'INDEC
Synthèse générale du mois de mai 2022
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Les différences entre les rubriques elles-mêmes ont été un peu réduites par rapport au mois dernier. Il y a 3,1 points de différence entre la rubrique affectée par la pire inflation, en l’occurrence celle de la santé avec une moyenne nationale de 6,2 %, et celle qui affiche le taux le plus modeste du mois, les services de téléphonie et d’Internet à 3,1 %. On reste encore loin du dernier mois tranquille : celui de février dont le 4,7 % avait pourtant déjà affolé les Argentins (avec raison, d’ailleurs).

Synthèse des variations analysées par l'INDEC
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Tout cela nous indique assez bien que l’accélération de l’inflation depuis trois mois est liée à la situation internationale et n’est rien d’autre qu’une des innombrables et terribles conséquences de l’agression lancée par Poutine contre l’Ukraine qui ne lui a rien fait et contre laquelle ce type est prêt à sacrifier la planète entière, y compris des pays dont les gouvernements ne lui étaient vraiment pas hostiles !

"Les chiffres parlent d'eux-mêmes - 5,1% d'inflation en mai"
En dessous, une déclaration du pape ce matin à l'audience générale
'La 3e guerre mondiale a déjà éclaté"
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Sur douze mois glissants, l’inflation annuelle atteint désormais les 60 % en Argentine. Un chiffre aussi catastrophique politiquement qu’économiquement, puisque le gouvernement actuel symbolisait à son arrivée, juste avant le premier confinement, l’alternance à la droite ultra-libérale qui avait déjà précipité le pays dans une énième inflation déchaînée. Or malgré la pandémie, ce nouveau gouvernement semblait parvenir à juguler le monstre destructeur.

"Avec 5,1% en mai, l'inflation reste très élevée
et au marché noir, le [dollar] bat un record : 224 pesos [pour 1 dollar]
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La rubrique des boissons alcooliques et le tabac, qui avait décollé en avril, semble être maintenant sortie de son délire éthylique. En mai, elle n’affiche plus (si l’on ose ainsi s’exprimer) qu’un plus raisonnable 5,7 %. Quant à l’alimentation (hors alcool), elle présente un taux inférieur à la moyenne nationale : seulement 4,4 % sur un mois.

"L'inflation dépasse déjà les 60% annuels
et [au marché noir], le dollar bat un nouveau record : 224 pesos"
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Sur le plan géographique, les variations entre régions restent limitées. Elles vont de 5,6 au Nord-Ouest (Tucumán, Salta, Jujuy, Santiago del Estero, etc.) à 4,8 pour le Grand Buenos Aires, dont il est tout à fait exceptionnel qu’il remporte la dernière place dans ce classement à l’envers. Tant mieux pour les Portègnes et les banlieusards, ça leur fait des vacances !!!

Synthèse des variations régionales
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Quand on examine les variations régionales en détail, l’on retrouve cependant des chiffres cauchemardesques comme ce 16,5 % d’augmentation dans la rubrique des loisirs et des activités culturelles dans le nord-ouest ou ce 12,3 % dans celle des chaussures à Cuyo (Mendoza, San Juan, San Luis).

Une du 8 juin : "Brutale honnêteté"
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Cette information que l’on attendait depuis plusieurs jours et qui avait été devancée dans la presse par des nombreuses études de cabinets privés aux résultats similaires est projetée en une par toute la presse, y compris Página/12 qui fait porter la responsabilité du désastre à la grande distribution dont l’un des grands patrons, président de la chaîne de supermarchés La Anónima, avait osé faire des mots d’esprit sur le sujet il y a une semaine. A la question d’un journaliste, « Que faites-vous face à l’inflation ? », il avait osé répondre : « On fait travailler l’étiqueteuse », ce qui lui avait valu un raz-de-marée de condamnations sur les réseaux sociaux et dans les rangs de la gauche.

"Une blague lourdingue", dit le gros titre du 9 juin

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire le rapport de l’INDEC (institut national argentin des statistiques)
Au sujet du mot d’esprit cynique de Federico Braun, ce patron hilare de la une du 8 juin :
lire l’article de une de Página/12 le 7 juin (le journal en a fait deux unes, les 8 et 9 juin)
lire l’article de Página/12 d’aujourd’hui sur le relevé de prix effectué dans les magasins de La Anónima