Le gros titre porte sur une mesure d'aide à la consommation en matière d'énergie (la crise fait rage en Argentine aussi et l'hiver arrive) Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
En Argentine, l’écho de cette visite, que les médias français qualifient d’« historique » à grand renfort de lyrisme un brin chauvin en oubliant allègrement les acteurs non français de la rencontre que les chaînes d’info continue n’avaient souvent même pas prévu de traduire, a reçu un traitement passablement différent.
Encore une fois, le fossé
idéologique entre la gauche, qui porte une indifférence polie mais
pas plu au sort de ce pays lointain dont sont pourtant issus un bon
nombre d’Argentins, et la droite, qui soutient la cause de
l’Ukraine contre Poutine et ses relents de soviétisme rance, se
voit comme le nez au milieu de la figure.
Page 26 de l'édition imprimée de Clarín ce matin Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Clarín, très amateur de belles photos, met l’info à sa une. Il est le seul quotidien à le faire, mis à part La Prensa, qui a choisi d’insérer une minuscule photo de Macron (et non de Zelensky) dans un coin de sa première page en l’assortissant d’un titre passe-partout, « Bons voisins ». En pages intérieures, Clarín a réservé la moitié de son espace disponible aux visages des trois mandataires européens que l’ont voit lorsque, guidés par le maire d’Irpin, ils découvrent, effarés et bouleversés, les destructions laissées derrière elles par les troupes russes dans cette ville de banlieue tranquille. A l’occasion, le président roumain a été passé par pertes et profits.
La Nación, édition papier trois colonnes en page 7 Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
La Nación est allée puiser dans la même visite à Irpin. Elle a toutefois préféré porter l’accent sur les réactions vindicatives et vulgaires du Kremlin et diminuer de moitié la place qu’elle consacre à cette rencontre diplomatique. Le texte est une synthèse de dépêches d’agence. Elisabeta Piqué, sa correspondante à Rome qui avait sauté dans l’avion pour Kyiv le 23 février dernier, n’est pas dans le coup.
Quant à Página/12, la rédaction a décidé d’illustrer l’article avec la conférence de presse dans la verdure des jardins présidentiels, tout en passant à la trappe elle aussi le pauvre président roumain, pourtant visible de loin eu égard à sa haute taille. Pas très sympa pour des journalistes qui luttent contre l’impérialisme... L’article a été rédigé à Paris par le correspondant permanent, Eduardo Febbro.
Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación